"Soyons fermes, purs et fidèles ; au bout de nos peines, il y a la plus grande gloire du monde, celle des hommes qui n'ont pas cédé." Charles de Gaulle.

mardi 29 avril 2008

Le droit au blasphème, par Alain Soral


Monsieur Le Pen a tort, la chambre à Gaz n'est pas un détail.
Monsieur Le Pen a profondément tort, la chambre à gaz est tout sauf un point de détail, c'est même aujourd'hui, plus qu'hier encore, la religion, le dogme autour duquel tourne toute l'époque contemporaine. Dans l'ordre du sacrifice fondateur, la chambre à gaz a remplacé la croix du christ.
Pourtant, ou justement pour ça, au nom du droit à la libre pensée face à ceux qui croient et veulent nous obliger à croire, je réclame le droit, pour Jean-Marie Le Pen, de considérer la chambre à gaz comme « un point de détail de la seconde guerre mondiale », comme tant d'autres se donnent le droit de chier sur la croix.
Que ce soit celle d'hier ou d'aujourd'hui, le citoyen libre se doit de lutter contre toutes les inquisitions et leurs cortèges sanglants de bûchers et d'abjurations. Nous, européens, n'avons pas mis trois siècles à nous émanciper du pouvoir temporel du Pape pour en arriver là !
Aujourd'hui, dans ce climat de judéomanie délirante - une judéomanie délirante et suspecte qui tient plus de l'esprit de la Collaboration que du combat pour le bien et l'amour des hommes - plus les souffrances de la guerre s'éloignent, plus c'est la seconde guerre mondiale toute entière qui devient un détail de la chambre à gaz !
50 millions de morts, russes, communistes, polonais, anglais, américains, civils, résistants, japonais et mêmes allemands et, parmi eux, 500 mille morts Français, ce n'est presque plus rien face à la chambre à gaz, ou aux 28 mille enfants juifs que certains voudraient faire assumer pour l'éternité aux écoliers de France innocents.
Dans ma famille de Résistants savoyards où la guerre nous a coûté six morts et la ruine - comme elle coûta son père au petit Jean-Marie -, nous avons nous aussi sauvé des vies ; seulement c'était des Espagnols. Il faut dire qu'en ce temps là si on sauvait des juifs, on ne le faisait pas pour sauver le peuple élu mais pour sauver des êtres humains tout court, menacés par la méchanceté et la violence des hommes. À l'époque, on ignorait que 60 ans plus tard ne seraient plus comptabilisés que les sauvés marqués d'une étoile, et que sur le marché des Justes, ça ne vaudrait plus rien les Espagnols !
De vous à moi, combien cette relecture de la seconde guerre mondiale, cette réécriture théo-différentialiste, à la limite de l'inégalité raciale, va-t-elle encore durer ? Combien de temps encore la Mémoire va-t-elle empêcher l'Histoire ? Au moment du Darfour, de la Palestine, de l'Irak, du Tibet... n'y a-t-il pas d'autres combats à mener pour le salut des hommes ? De massacres, de génocides, d'ethnocides à condamner, à empêcher ? Au moment où la montée en puissance de l'Inde et de la Chine est sur le point de remettre en cause le leadership de notre confortable et dominateur monde post-méditerranéen, les querelles intra-monothéistes sont-elle vraiment notre priorité ?
Qui aura le courage de dire, dans cet inquiétant climat de lynchage pour une petite phrase réitérée dans un obscur follicule breton, que le problème ce n'est pas le détail de Jean-Marie Le Pen. Une petite phrase plus taquine que méchante qui lui a déjà coûté 120 briques (et à ce prix là, on peut comprendre que le peu dispendieux Le Pen ait envie de l'utiliser deux fois). Une petite phrase inattaquable - dois-je le rappeler ? - aux Etats unis d'Amérique, qui ne sont pourtant pas le pays de l'antisémitisme, parce que là-bas le 1er amendement garantit à tous, et pas seulement à Finkielkraut et ses sorties sur les « antillais qui filent un mauvais coton » ou « l'équipe de France black-black-black qui serait la risée de l'Europe », la liberté de pensée et d'opinion.
Qui aura le courage, à l'heure où même ses supposés proches : identitaires jaloux et autres apparatchiks en embuscade se désolidarisent du vieux chef comme on se détourne d'un pestiféré, de dire que le problème ce n'est pas le « détail » mais la loi Gayssot ?
Cette loi d'exception contraire à tous les principes démocratiques et républicains, de l'aveu même de tous les politiques et historiens qui comptent, de Simone veil à feu Vidal-Naquet. Une loi d'exception qui, en instituant par le délit l'Histoire officielle, interdit toute recherche historique et l'Histoire. Dubito ergo sum res cogitans. Nous savons pourtant bien, dans ce pays qui vit naître Descartes, qu'en interdisant le doute, c'est la pensée qu'on interdit. Loi inique, de surcroît fratricide, puisqu'en inaugurant la concurrence des mémoires - et par la jurisprudence dont se réclament déjà les arméniens, les africains, les maghrébins, en attendant les vendéens et les gays, elle incite au communautarisme victimaire généralisé, tuant la fraternité française et son universalisme républicain.
Trois siècles de haute philosophie, deux siècles de sécularisation du religieux et un siècle de séparation des Eglises et de l'Etat pour en arriver là ? À ce retour en douce d'une Inquisition qui ne dit pas son nom ? Qui criminalise la dissidence, l'insoumission, le relativisme, le décalage, l'ironie obligeant le rebelle à l'abjuration sous peine de ruine et de prison ?
Devant l'ignoble lynchage des bien pensants et les discrets lâchages, moi le libre penseur, pour rester du côté des opprimés et des faibles dont le sort change avec l'Histoire, j'affirme mon soutien à Le Pen le relaps ; relaps comme Jeanne d'Arc et Giordano Bruno. Par principe, au nom du droit à la liberté jusqu'à la mal-pensance, au nom du petit doigt d'honneur levé devant les puissants botteurs de dèrches et ses cohortes de lèches culs, de faux culs, j'affirme mon soutien à l'insoumis.
Car ma peur, ma vraie peur, ce ne sont pas les provocations ou les lubies d'un vieil homme, mais la peur bien plus grande de voir ce pays sombrer chaque jour plus bas dans l'obscurantisme totalitaire.
Un pays de soi-disant culture et de liberté où la horde des veules, faux courageux, vrais tartuffes et autres pétaino-gaullistes éternellement dans le sens du vent se réjouissent déjà, à l'unisson, au nom bien sur de la démocratie du bon et du bien, que le pays de Voltaire se promette de jeter demain en prison un vieux monsieur de 80 ans parce qu'il refuse de se dédire, parce que têtu jusqu'à la déraison, il refuse de baisser la tête et de faire comme un chien, à coups de pieds au cul comme eux tous, là où on lui dit de faire.
En tant qu'intellectuel français dissident, moi, Alain Soral, qui ne bénéficie même pas des soutiens d'un Soljenitsyne du temps de sa splendeur dans le Vermont (va savoir pourquoi ça s'est gâté depuis), par ce simple texte, je réclame haut et fort, face aux désapprobations tonitruantes et aux silences gênés, le droit au blasphème pour tous, pas seulement pour Houellebecq ou Philippe Val de Charlie Hebdo.
Et, au nom de ce droit sacré en terre laïque, malgré tout ce qui nous sépare : âge, parcours, origine politique, je veux rendre hommage à un grand résistant. Pas un rentier de la Résistance à francisque. Un résistant à cette démocratie totalitaire qui tue la liberté, l'esprit d'indépendance, le sens de l'honneur et de la fidélité. Un résistant à cette République qui, à coup de devoir de mémoire forcé, de repentance obligatoire et autres criminalisations des automobilistes et des fumeurs, transforme peu à peu l'esprit français en catéchisme et le peuple français en bétail.
C'est, en somme, parce que je sais que l'affaire du détail est tout sauf un détail, que je réclame, pour Jean-Marie Le Pen, le droit de se tromper et le droit au détail !
Vive la France libre !
Alain SORAL

dimanche 27 avril 2008

Communique de Presse du 26/04/2008

Jean-Luc MANOURY, conseiller régional de lorraine qui comme élu de la république commémore chaque année au cimetière israélite de Nancy le drame de la shoah déplore et se désolidarise des propos tenus par Jean-Marie LE PEN au magazine « bretons ».

Sans être lui-même historien mais élu d’un département qui a vécu avec une acuité toute particulière les drames humains de seconde guerre mondiale, il constate amèrement que de tels propos ravivent une page douloureuse de l’histoire de France en général et de la Lorraine en particulier.

Il profitera du traditionnel défilé du 1er mai ou il conduira une délégation d’une cinquantaine de personnes pour le dire en personne à Jean-Marie LE PEN.

samedi 19 avril 2008

Lettre ouverte à Jean-François TOUZE

à Jean-François TOUZE
Conseiller régional d’Ile de France
Président de Convergences Nationales
Coordinateur du
Comité d’Initiative pour la Refondation




Nancy, le 14 avril 2008


Cher Jean-François,


J’ai cru bon de t’envoyer cette lettre car je condamne fermement, la démarche sécessionniste de certains de mes collègues conseillers régionaux du Front National qui faisant fi de l’honneur le plus élémentaire et de leur engagement à l’égard du mouvement qui les a fait élire, trahissent leurs électeurs.

Certes, après d’abord une gifle conjoncturelle à l’élection présidentielle puis ensuite une claque structurelle aux législatives et enfin un soufflet aux municipales, l’affaiblissement électoral provisoire du Front National doublé de difficultés financières est bien réel. Il n’est pas nécessaire pour autant de parler d’un « lepénisme résiduel ». A l’occasion d’une consultation qui par nature, ne nous est guère favorable nous stoppons l’hémorragie électorale que nous avons subie aux législatives de 2007 et par exemple dans le canton de Lunéville j’obtiens 11,53% (1089 voix) contre 10,67% (985 voix) en 2001, augmentant ainsi de un point notre score.

Il faut de l’intérieur écrire un nouveau chapitre du livre du Front National en s’attelant à sa réorganisation et son implantation et non pas de l’extérieur vouloir tourner la page en projetant de « jeter les bases d’une nouvelle structure politique qui sera officiellement créé le dimanche 1er juin 2008 ».

Cette initiative est vouée à l’échec parce qu’elle n’a pas de fondement idéologique ni de base sociologique et n’est l’œuvre que d’individualités ne représentant qu’eux-mêmes qui veulent flatter leur égo ou satisfaire de vieilles rancunes tenaces. Le bureau provisoire du « comité d’initiative pour la refondation » se compose d’une part de « personnalités » ne devant leur « aura politique », leur mandat électoral (ancien ou présent) au seul Front National et qui aujourd’hui crachent dans la soupe et d’autre part de responsables de mouvements nationaux résiduels voulant se refaire une virginité électorale après leurs échecs patents successifs.

Depuis sa création, il y a 35 ans, le Front National grâce à l’intelligence, la clairvoyance, le charisme de Jean-Marie LE PEN, en prônant l’unité des nationaux à réussit à vaincre leur isolement et à séduire des millions de français partageant peu ou prou nos idées.

Cet héritage précieux pour notre famille politique nous n’avons pas le droit de le dilapider mais le devoir de le défendre. !

La division fut trop longtemps l’apanage de notre famille politique, « sa maladie infantile » pour que je cautionne ce nouveau parti groupusculaire en gestation qui ne servira que le système que tu prétends combattre et qui va une nouvelle fois déboussoler notre électorat.

C’est vrai, le Front National doit se réformer de l’intérieur et le renouveau de nos idées doit s’incarner dans un leader plus jeune, une femme moins diabolisée dont l’image rassure et qui a déjà fixé des objectifs à moyens et longs termes en assignant au parti trois priorités : Recruter, Former, Implanter.

Marine LE PEN, défend strictement les fondamentaux du Front National et elle obtient des succès électoraux sans aucun reniement idéologique et son style reposant et rassurant donne une présentation apaisée de notre programme électoral en touchant de nouveaux électeurs ce qui est le but d’un parti politique de gouvernement.

Je ne suis pas « LEPENOLATRE mais LEPENOPHILE » et en servant loyalement le père aujourd’hui, j’espère servir demain la fille à la tête du Front National. Je suis favorable à des accords ponctuels avec les régionalistes, les identitaires, les mégrétistes si le Front National garde le leadership car c’est le mouvement le plus performant dans notre famille politique

Dans cette nouvelle « bataille d’ Hernani électorale », cette querelle des « anciens et des modernes », je suis résolument tourné vers l’avenir et sans renier ma vieille amitié pour Roland HELIE et mes anciens amis du PFN je choisis résolument mon camp car comme disait Luis de LEON : « Etre en paix avec soi-même est le plus sur moyen de commencer a l’être avec les autres »

Ancien militaire, homme d’honneur et de fidélité, je te salue, cher Jean-François, sans haine, mais à distance.





Jean-Luc MANOURY