Dimanche
28
aoû 2016
Jamet le dimanche ! - En finir avec le burkini...
Jamet le dimanche !
EN FINIR AVEC LE BURKINI…
Dominique Jamet, vice-président de Debout la
France depuis 2012 mais également journaliste depuis... toujours tient
chaque semaine sur le site de Debout la France une chronique où il
commente très librement l'actualité politique.
Ne pas se laisser impressionner par l’affirmation
systématique d’une contre-vérité. Alors que l’affaire du burkini prenait
l’ampleur que l’on sait, une déclaration de principe a été
péremptoirement avancée puis martelée avec tant d’assurance que beaucoup
ont fini par s’y laisser prendre. J’ai lu et entendu comme chacun de
vous, sous d’innombrables plumes, dans d’innombrables bouches, que la
France est une démocratie et que dans une démocratie le moindre des
droits est bien de se vêtir ou de se dévêtir comme on veut. Si l’on se
donne la peine d’y réfléchir, cette assertion est évidemment et
parfaitement fausse. Essayez de vous promener tout nu dans les rues de
Paris, et l’on vous arrêtera pour attentat à la pudeur. Déguisez-vous en
Waffen S.S., revêtez l’amusante tenue (drap de fantôme et cagoule
pointue) d’un « chevalier » du Ku Klux Klan, et l’on vous arrêtera pour
apologie du nazisme ou du racisme. Endossez indument une tenue de
militaire, de policier, de pompier et l’on vous arrêtera pour usurpation
de fonction. Refusez, sur un chantier, de vous coiffer d’un casque, et
l’on vous refoulera pour infraction à la sécurité…
Ne pas se laisser
intimider par les railleries venues d’outre-Manche et
d’outre-Atlantique. A en croire les médias de Grande-Bretagne, des
Etats-Unis ou du Canada, où l’on a abondamment semé les graines d’un
multiculturalisme dont on n’a pas fini de récolter les fruits amers,
nous, les Français, nous inquièterions d’une vétille, d’une bagatelle,
d’une mode anodine, nous aurions déchaîné une tempête dans un verre
d’eau, nous ferions vraiment beaucoup de bruit pour peu de chose… N’en
déplaise à nos amis anglo-saxons, et autres donneurs de leçons, les uns
mal informés, les autres de mauvaise foi, ce qui est en cause n’est rien
de moins que l’avenir de notre civilisation, dans notre pays. Au Maroc,
en Algérie, en Tunisie, ni les journaux ni l’opinion ne s’y trompent.
La majorité des Français, Dieu et Jules Ferry merci, ont compris
l’importance de l’enjeu.
Nul besoin de paroles, d’interprète ou de
traducteur. Chacune des femmes qui, cet été, ont choisi de revêtir un
accoutrement de carnaval et de venir au bord de la mer pour mieux y
dérober leur corps au regard concupiscent des hommes, s’est transformée
en un message silencieux et pourtant on ne peut plus clair. Que nous dit
en somme le burkini ?
« Les hasards de la naissance ou de l’existence
ont pu faire que je vive en France. Il ne s’ensuit pas que j’en accepte
les lois, les mœurs, les coutumes, les valeurs. Vous me parlez de
laïcité, de République, de libertés. Je ne sais pas de quoi vous me
parlez, je ne veux pas le savoir. Je ne me reconnais qu’une seule
allégeance, celle de ma religion. Je ne dois obéissance qu’à ses
préceptes. Et c’est pourquoi, au risque, qui m’importe peu, de me
distinguer de votre communauté, qui n’est pas la mienne, je me suis
déguisée en signe religieux ostentatoire… »
Déclaration de guerre ? En tout cas déclaration
d’hostilité, rupture du fameux vivre-ensemble, déclaration de
différence, refus de se fondre dans l’ensemble français. Verrons-nous
demain nos plages divisées en secteurs, avec maillots musulmans,
maillots juifs, maillots chrétiens, maillots agnostiques ?
L’amusant, si l’on peut dire, est que Mahomet
lui-même n’en demandait pas tant. On peut être prophète et ne pas
prévoir qu’une époque viendra où les hommes et même les femmes prendront
des bains de mer. Le Coran, peu prolixe sur la question, se borne à
recommander aux représentantes d’un sexe inférieur que Dieu a créé pour
mieux le cacher d’avoir un comportement « pudique ». D’où l’on peut
inférer que le monokini et le string ne seraient pas vus d’un bon œil
par le Tout-Puissant. Pour autant, ce sont les interprètes contemporains
de la religion qui ont codifié l’islamisme sectaire et borné dont nous
voyons tous les jours s’étendre les ravages.
Faut-il se résigner ? Pouvons-nous accepter qu’à
peine libérés du carcan dans lequel l’Eglise catholique a si longtemps
enserré nos ancêtres, des fanatiques prétendent sous nos yeux, sur notre
sol, nous faire régresser jusqu’à un VIIe siècle fantasmé ? La France
deviendrait ce pays où nous accepterions que des femmes restent
enfermées dans une prison de tissus et de préjugés, marchent trois pas
derrière les hommes, soient soumises à la tutelle de leurs pères, de
leurs frères, de leurs maris ? Des Tartuffes enturbannés feraient la loi
chez nous au lieu de se plier aux nôtres ? Car enfin, comment mieux
résumer la raison d’être et le sens du burkini que par les vers
doucereux du plus bel hypocrite de notre répertoire classique :
« Couvrez ce sein que je ne saurais voir/ Par
de pareils objets les âmes sont blessées/ Et cela fait venir de
coupables pensées » ?
En cassant comme illégal l’arrêté d’interdiction
du burkini pris par le maire de Villeneuve-Loubet, le Conseil d’Etat a
joué sur les mots, et pris prétexte de l’absence d’incidents, à ce jour,
pour nier l’évidence, à savoir que la question n’est pas de savoir si
le burkini peut être à l’origine de troubles mais de décider que le
burkini en lui-même constitue un trouble à l’ordre public. Cela dit, nul
besoin d’apprendre aux vieux sages du Palais-Royal à faire la grimace.
En rendant une décision opportuniste, le plus haut tribunal
administratif n’ignorait pas qu’il refilait la patate chaude à l’Etat et
plaçait le gouvernement devant ses responsabilités. Dans le contexte
tragique que nous vivons, ce n’est pas s’attaquer aux musulmans que de
leur demander, et pas seulement sur la Promenade des Anglais, un peu de
« discrétion ». Il n’est que temps de donner un coup d’arrêt aux dérives
et aux avancées d’un islamisme conquérant qui n’a de cesse d’empiéter
sur notre société.
Des hommes comme Atatürk, Nasser ou Bourguiba
n’ont pas craint, nés musulmans, dans des pays musulmans, de prendre des
mesures qui libéraient l’espace public de la sujétion à l’Islam. Le
gouvernement de Manuel Valls aura-t-il le courage, dans un pays dont ni
les racines ni la majorité de la population ne sont musulmanes, de
déchirer les voiles où s’enveloppe l’Islam de France ? Le burkini n’est
pas seulement un maillot intégral, il est d’abord un maillot intégriste.