"Soyons fermes, purs et fidèles ; au bout de nos peines, il y a la plus grande gloire du monde, celle des hommes qui n'ont pas cédé." Charles de Gaulle.

dimanche 27 novembre 2016

Dimanche 27 nov 2016

Jamet le dimanche ! Un casier politique

Dominique Jamet, vice-président de Debout la France depuis 2012 mais également journaliste depuis... toujours tient chaque semaine sur le site de Debout la France une chronique où il commente très librement l'actualité politique.                    
C’était joué. Plié. Verrouillé. En grand professionnel de la politique, Nicolas Sarkozy avait rédigé, séquence par séquence, le scénario de son grand retour gagnant. Quel rival pouvait redouter l’homme qui avait fait main basse sur la présidence, l’appareil, le fichier et les investitures du grand parti dont il était le fondateur et où il se targuait d’être resté le mâle dominant ? Que pouvait-il craindre de concurrents qui avaient tous été ses « collaborateurs » et dont certains lui devaient leur plus ou moins résistible ascension ? Sur cette base, et fort du soutien d’un noyau dur de militants dont les acclamations lui montaient à la tête, l’ancien chef de l’Etat avait pris son parti d’une primaire ouverte à tous les électeurs et à tous les vents. On sait ce qu’il en est advenu.
​​​La participation massive constatée dimanche dernier a déjoué tous les calculs, tous les pronostics, et fait éclater un certain nombre de baudruches gonflées de leur importance. Quatre millions de votants – à l’image de ce qui s’est passé en juin de l’autre côté de la Manche et au début de ce mois outre-Atlantique – ont bousculé les sondeurs, les médias et les favoris déjà vainqueurs dans leur tête. C’est le côté positif - le seul - d’un scrutin qui remet en selle les vieux partis, d’une consultation dont le principe même est peu compatible avec l’esprit de la Ve République.
​​​Car, d’autre part, ce premier tour a introduit la fraude, la triche et l’incivisme au cœur même d’un événement salué par des commentateurs hâtifs comme une avancée démocratique. Près d’un million de votants, soit le quart des exprimés, venus les uns de la gauche les autres du Front national, se sont infiltrés dans la primaire pour en fausser les résultats au prix d’un léger parjure de derrière les fagots et en fonction de  calculs politiciens dignes d’un congrès radical d’avant-guerre  ou d’élections internes de feue l’UMP. Ces petites manœuvres comme ceux qui les ont inspirées et encouragées frappent de suspicion et nimbent d’illégitimité le grand exemple que l’on prétendait donner aux quarante millions de citoyens qui se sont abstenus de prendre part à cette comédie à l’issue de laquelle, nous dit-on, devrait être désigné dès ce soir le  président de la République dont l’ensemble du corps électoral sera invité à entériner le choix au printemps prochain. Simple formalité, nous disent déjà les habituels diseurs professionnels de mauvaise aventure.
​​​Quoi qu’il en soit, en permettant à celui qui, presque jusqu’au bout, aura passé pour un outsider, voire pour un tocard, de doubler Nicolas Sarkozy et dans la foulée de reléguer Alain Juppé à quinze longueurs le soir du premier tour, les 44% d’électeurs qui se sont prononcés pour l’ancien Premier ministre ont souhaité fairele choix de la personne la plus digne, en tout cas la moins indigne, de la haute fonction à laquelle elle aspirait. Jamais condamné, jamais mis en examen, jamais compromis dans aucune affaire de droit commun, François Fillon ne traîne derrière lui aucun bruit de casseroles et peut produire à la demande un casier judiciaire vierge. C’est une originalité parmi les dirigeants historiques des « Républicains ». 
​​​Ce que l’on pourrait appeler soncasier politique est en revanche bien rempli. Elu de la Sarthe dès 1981, député sans  relief particulier mais régulièrement réélu, toujours discret mais ministre, à six reprises, « collaborateur », enfin, du flamboyant Nicolas Sarkozy, en tant que chef du gouvernement, mais tenu en laisse, il y a maintenant trente-cinq ans que François Fillon est entré dans la course aux honneurs et que, sans avoir commis de grandes fautes, ni avoir  brillé d’un grand éclat, ni s’être fait beaucoup d’ennemis il s’y est progressivement faufilé jusque sur le devant de la scène. 
​​​D’abord gaulliste social et mettant avec application ses pas dans les pas de Philippe Séguin, jusqu’à voter contre le traité de Maastricht, François Fillon n’a pas tardé à comprendre qu’il n’y avait d’avenir pour lui au sein de la droite de gouvernement que s’il rentrait dans le rang et renonçait aux convictions qui sont sans doute restées profondément les siennes. Comme tant d’autres, il a plié devant l’orthodoxie européiste et atlantique. D’où une sorte de sciatique morale comparable à la sciatique physique qui l’avait frappé à force de subir les avanies et les humiliations que lui avait prodiguées le président de la République. Certains accents qui lui sont échappés lors de la campagne des primaires, et qui ont pu séduire ici et là donnent à penser que M. Fillon est un patriote contrarié, comme il existe des gauchers contrariés.
​​​On avait apparemment sous-estimé  son endurance, sa ténacité et sa capacité d’encaissement. Ce n’est pas en revanche faire injure à l’ancien Premier ministre de rappeler que, tout au long de sa carrière,  le courage n’a jamais été la première qualité qu’on lui prêtait. Or, à la surprise générale, l’actuel favori des sondages et des électeurs de la droite (et du Centre ?) a présenté un programme plus libéral,plus conservateur, et surtout plus brutal que ceux de ses concurrents, qui déjà allaient loin dans le même sens. 
​​​Conforme à des idées qui, lancées dans les années 80, ont fini par s’imposer, avec trente ans de décalage, à des dirigeants qui datent de la même période, le programme de la droite (et du Centre ?) est conçu pour plaire aux multinationales, aux classes les plus aisées, à tous ceux qui, au nom de la modernité, s’accommodent et profitent de la mondialisation. C’est en revanche une déclaration de guerre aux syndicats, aux salariés, aux chômeurs, aux précaires, aux pauvres, à toutes les victimes d’un libéralisme sans frein, sans frontières et sans contrôle. Sous prétexte de s’en prendre aux « avantages acquis », on attend des Français qu’ils travaillent plus dur et plus longtemps, on prétend plafonner ou diminuer les allocations de chômage dans un contexte de crise de l’emploi, dérembourser les frais de santé, compenser la baisse des impôts directs par la hausse de la TVA, revenir au type de dialogue social en usage sous le Second Empire, déléguer ou démanteler les services publics et remettre en question le statut des fonctionnaires…et tout cela dans les cent premiers jours du quinquennat, et par ordonnances. 
​​​Faut-il vraiment faire payer aux Français, ou à la moitié des Français, les fautes qu’ont commises depuis trente ans leurs dirigeants ? Faut-il prendre le parti du libéralisme et de l’austérité quand deux grands pays du monde occidental, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne amorcent le grand tournant d’une relance keynésienne ? De deux choses l’une : soit M Fillon (ou M. Juppé) tentent d’appliquer le programme qu’ils proposent, et c’est la guerre sociale. Soit ils renonceront à des engagements insensés qui ne dureront même pas le temps que durent les roses, et ne laisseront le souvenir que d emensonges démagogiques et d’illusions perdues. Comme d’habitude. Avec les conséquences prévisibles, au plus tard en 2022…
​​​Serions-nous donc condamnés à choisir entre les incompétents de gauche et les incapables de droite, avec pour seule alternative le triomphe d’extrêmes irresponsables ? Le  pire n’est jamais sûr. A ceux qui cèderaient au désespoir, rappelons une fois encore qu’ils disposent d’une arme absolue, le bulletin de vote. Les élections sont le piège mortel où se prennent et succombent les partis les mieux installés et les favoris les plus arrogants. Un chiffre à méditer : c’est dans les huit jours qui ont précédé le premier tour de la primaire de la droite (et du Centre ?) que la moitié des électeurs qui ont opté pour François Fillon ont fait leur choix.

dimanche 20 novembre 2016

NICOLAS DUPONT-AIGNAN : POURQUOI JE NE SUIS PAS CANDIDAT A LA PRIMAIRE.

Pourquoi les primaires ne sont qu'une mascarade
Retrouvez mon article paru aujourd'hui dans l'Opinion.
Pourquoi je ne suis pas candidat à la primaire

Les organisateurs et les commis voyageurs de la primaire dite « de la droite et du centre » vont répétant que cette consultation constituerait une avancée démocratique. C’est un mensonge. Ils osent la présenter comme « le premier tour de la présidentielle ». C’est une contre-vérité.

La primaire n’est rien d’autre qu’une mascarade démocratique. Soumise à des conditions restrictives qui nous ramènent aux temps révolus du vote censitaire, encadrée et prise en main par des appareils partisans, propice aux coups bas, aux manipulations, aux grandes et petites manœuvres, à la triche, à la fraude, aux contestations, la primaire, aux antipodes de l’esprit de nos institutions qui font de l’élection présidentielle la confrontation directe entre un homme et un peuple, a tourné comme on pouvait le prévoir à la compétition et à la querelle des égos, sans aucun contenu idéologique.

Seules leurs ambitions personnelle séparent et opposent les six candidats issus des rangs des « Républicains », autrement dit de feue l’UMP. Tout le reste, passé, passif, projet, programme, à quelques nuances près, leur est commun.

N’ont-ils pas en commun d’avoir bradé sur le marché de l’Union européenne, au bénéfice de la Commission de Bruxelles et de la Banque de Francfort, la souveraineté et l’indépendance de notre pays ? N’ont-ils pas en commun d’avoir sacrifié sur l’autel d’un mondialisme sans règles, pour le plus grand profit des multinationales ou de puissances étrangères notre industrie, notre agriculture, notre prospérité ? N’ont-ils pas en commun de vouloir infliger à une France déjà exsangue, sous couvert de baisse de dépenses publiques ou de bonne gestion, au mépris des classes moyennes et des plus défavorisés, une effroyable cure d’austérité, alors que l’urgence est de relancer la grande machine de la production, de la recherche, de l’innovation et de la consommation ?

Les six candidats « républicains », au premier tour de la primaire sont, comme le disait avec une amère lucidité notre cher Philippe Séguin, des détaillants qui s’approvisionnent chez le même grossiste, à l’enseigne de l’européisme malthusien triomphant, aveugle et sourd aux souffrances, aux colères et aux aspirations des peuples.

Leur primaire n’est pas la mienne. Je ne suis pas candidat à cette parodie. Je suis candidat à la seule vraie primaire, l’élection présidentielle. Je ne suis pas, je ne serai jamais le candidat d’un parti. Mon seul parti, c’est la France.

Nicolas Dupont-Aignan

Député de l’Essonne
Candidat à l’élection présidentielle

JAMET LE DIMANCHE !

Dimanche 20 nov 2016

Jamet le dimanche ! - La peau de l'ours

Jamet le dimanche !     
La peau de l'ours
A l’heure (matinale) de notre rendez-vous hebdomadaire, au moment où ces lignes sont écrites, j’ignore, comme tout le monde, le nom des finalistes de la primaire made in Droite (et Centre). J’ignore, des trois  favoris en lice, d’Alain Juppé, l’homme du renouveau, de Nicolas Sarkozy, l’ex-président de l’exemplarité, et de François Fillon, l’ancien Premier ministre de l’audace, qui seront les deux qualifiés. J’ignore  a fortiori l’identité du futur vainqueur de la compétition, vainqueur qui, si l’on en croyait les médias, serait ipso facto, dès dimanche prochain, le nouveau président désigné de la République française. 
Je  me garderai donc bien, en jouant les prophètes  au risque d’être ce soir démenti par l’événement, de concurrencer les  instituts de sondage et de m’aventurer sur le terrain mouvant où s’est enlisé l’autre semaine un spécialiste aussi indiscuté que Bernard-Henri Lévy. D’ores et déjà, avant même d’en connaître les résultats, il est possible de tirer du scrutin parallèle mis en œuvre  par les hautes autorités de la Droite (et du Centre) quelques enseignements qui semblent curieusement avoir échappé aussi bien à ses organisateurs qu’à la quasi-totalité des commentateurs patentés de notre vie politique.    
Premier enseignement : la consultation dont on nous assure complaisamment qu’elle constitue une avancée démocratique est entachée depuis le premier jour par un péché originel qui la dénature et la disqualifie. Alors que notre Constitution, depuis 1965, stipule que le président de la République, désigné par le suffrage universel, est l’élu du peuple tout entier, c’est  à une fraction de ce peuple, c’est au peuple de la Droite (et du Centre) que s’adressent des candidats qui se réclament de la Droite (et du Centre), c’est de cette seule fraction qu’ils s’affirment les représentants, c’est de cette seule fraction qu’ils entendent tirer leur légitimité, c’est d’elle qu’il aspirent à être les mandataires.   
C’est sur la base étroite, sur le socle fragile, du choix d’un million et demi à deux millions de partisans qu’ils assoient leur prétention à représenter ultérieurement quarante-quatre millions de citoyens mis devant le fait accompli. Là où le fondateur de la Ve République cherchait l’occasion de rassembler le peuple français, on commence par institutionnaliser ses divisions.
Deuxième enseignement : les concepteurs de cette primaire de la Droite (et du Centre), qui ne sont pas des perdreaux de la dernière pluie, savent pertinemment que, réduits à l’électorat de la Droite (et du Centre) ils recueilleront au mieux un tiers des suffrages exprimés, soit un quart des électeurs inscrits. Or, il faut, n’est-ce pas, obtenir plus de 50% des voix pour entrer à l’Elysée. C’est donc, pour la quatrième fois depuis 2002, en exploitant la crainte et le rejet du Front national  qu’ils escomptent recueillir l’appoint nécessaire pour l’emporter et, bien que minoritaires par eux-mêmes, être vainqueurs non sur la base d’un élan, d’une adhésion, d’une confiance qui leur sont refusés, mais par défaut.
Le Front national est en définitive leur ultime argument et leur dernière chance,  le sang de saint Janvier d’un personnel politique aux abois. La recette-miracle, trois fois essayée, trois fois réussie, fera-t-elle encore un miracle ? Marine Le Pen, en embuscade, capitalise de son côté sur l’impopularité de la Droite, du Centre, et de la Gauche, pour vaincre elle aussi, moins par ses mérites propres que grâce à leur faillite, et voit dans l’exemple qui nous est venu d’outre-Atlantique le 8 novembre dernier le plus inespéré des encouragements.
Troisième enseignement : le programme commun, à quelques nuances près, aux six candidats de la Droite (et du Centre) ne leur a été inspiré que par le souci de caresser dans le sens du poil le peuple de la Droite (et du Centre), supposé aussi crédule qu’égoïste, au mépris de toute vraisemblance et de  toute considération de justice, au risque de creuser encore les fractures sociales et politiques entre les deux peuples qui constituent le peuple français. Comment concilier les promesses de baisse d’impôts, de réduction de la dépense publique, de non-remplacement e centaines de milliers de fonctionnaires et le recrutement de dizaines de milliers d’enseignants, de soignants, de policiers, de gendarmes, de militaires, le maintien de la qualité du service public ou de la protection sociale ?      
Suppression de l’impôt sur la fortune et hausse de la TVA, dégressivité des allocations-chômage dans le contexte de la crise de l’emploi, extension de la précarité au seul secteur qui en était préservé, celui de la fonction publique, retour aux conditions du dialogue social sous le Second Empire, avant la reconnaissance des syndicats, autant de mesures figurant à ce programme, le plus régressif, le plus proprement réactionnaire qu’ait proposé la droite depuis des décennies, qui sont de nature à jeter dans la rue des millions d’opposants, comme en 1995. Aussi bien, au vu  des reculades qui ont caractérisé les précédents gouvernements de la droite (et du centre) le plus probable est que le programme en question n’est fait que pour être lu (et élu) à la primaire de la Droite (et du Centre) et pour être oublié et renié sitôt passé le cap de la véritable élection, de la seule qui compte, de l’élection présidentielle. Les provocateurs d’aujourd’hui seront-ils les imposteurs de demain ? Rien n’est joué, rien n’est sûr si ce n’est l’incertitude.   
Car, au fait, ce n’est ni le 20 ni le 27 novembre 2016 mais le 23 avril et le 7 mai 2017 que les Français, tous les Français, désigneront celui d’entre eux qui incarnera et dirigera notre  pays  pour les cinq ans à venir. Et leur choix, Dieu merci, ne se réduit pas à la liste des six fossoyeurs de notre indépendance, de notre prospérité et de notre avenir qui se sont disputé cet automne l’honneur d’être le croque-mort en chef à l’enterrement de feue la France. Ceux que    diseuses de bonne aventure, chiromanciens et politologues s’accordent à voir jouer les  premiers  rôles sur la scène  de notre déclin ont intérêt à méditer l’apologue du chasseur et de la peau de l’ours.

Dominique Jamet
Vice-Président de Debout la France
Mobilisation militante "Debout la France" du 19 novembre en soirée dans la 6ème circonscription de Meurthe et Moselle. Quelques photos.






BEAUJOLAIS NOUVEAU DE DLF 54


Afin de renforcer la convivialité et de privilégier les échanges, la 6ème circonscription de Meurthe et Moselle de Debout la France avait convié des adhérents, des sympathisants et des amis extérieurs à son traditionnel beaujolais nouveau à Pont-à-Mousson. Un repas fort sympathique et convivial à renouveler l'année prochaine. Merci à Nathalie pour l'organisation de cette manifestation.

















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13ème Fête Régionale de la Truffe.

Inauguration ce samedi 19 novembre de la 13ème Fête Régionale de la Truffe en Lorraine à l'Abbaye des Prémontrés à Pont-à-Mousson avec ouverture "à la cloche" des marchés suivi d'un cocktail.










dimanche 13 novembre 2016

JAMET LE DIMANCHE !

Dimanche 13 nov 2016

Jamet le dimanche ! POUR QUI SONNE LE GLAS

Dominique Jamet, vice-président de Debout la France depuis 2012 mais également journaliste depuis... toujours tient chaque semaine sur le site de Debout la France une chronique où il commente très librement l'actualité politique.                                     
  Des ultras de 1815, de ces cohortes d’aristocrates et de prêtres qui, rentrés en France dans les fourgons de l’étranger après vingt-cinq ans d’émigration, avaient pour seul programme la restauration de l’Ancien Régime et le châtiment des idées et des hommes de la Révolution, on a pu dire dans une formule célèbre qu’ils n’avaient rien appris et rien oublié. Des oligarques contemporains, de cette société de connivence installée dans le confort intellectuel et moral que donnent l’argent et le pouvoir, on ne pourra que constater qu’aussi longtemps qu’ils l’ont pu, ils n’ont rien compris et tout ignoré.
                              Les avertissements, pourtant, n’auront pas manqué depuis le début du XXIe siècle. Pour ne retenir que les plus spectaculaires et les plus significatifs, le coup de tonnerre des referendums français et néerlandais de 2005, et plus récemment le tremblement d’Angleterre du Brexit auraient dû éclairer les classes dirigeantes sur les sentiments et les ressentiments des dirigés. Le séisme de mardi dernier ouvrira-t-il  les yeux des gouvernants, de leurs soutiens, de leurs serviteurs et de tous les profiteurs de la mondialisation heureuse sur les souffrances, les craintes, les aspirations, les colères et la révolte des gouvernés ? Oui, s’ils peuvent, oui, s’ils veulent bien les ouvrir. Mais auront-ils enfin le courage de la lucidité, tireront-ils les conséquences du camouflet historique que viennent de leur infliger soixante millions d’électeurs américains ? Au vu de certaines réactions, il est permis d’en douter, et peut-être est-il trop tard pour leur pardonner le mal qu’ils ont fait, en sachant parfaitement ce qu’ils faisaient.
                              Nul ne peut dire, c’est-à-dire prédire le président que sera Donald Trump, pour le meilleur ou pour le pire. Le monde ne fait que découvrir l’homme qu’il a été, après avoir vu surgir des profondeurs du néant ce candidat que ses pitreries, ses outrances, ses approximations, ses injures, sa vulgarité, sa grossièreté, son ignorance, la bassesse de son vocabulaire et de son âme semblaient condamner dès le départ à une élimination sèche et que l’on a vu avec stupeur défaire les uns après les autres tous ses concurrents « républicains » pour triompher finalement, sur le fil, de son adversaire « démocrate ».
                              Face à ce clown, Hillary Clinton paraissait élue d’avance. Imbattable. Pas seulement, pas tellement, à cause de l’expérience du gouvernement dont elle se prévalait. Et moins encore à cause de la confiance, de la sympathie, de l’enthousiasme que du premier au dernier jour de sa campagne elle a été incapable d’inspirer à ses propres partisans. Mais tout simplement parce qu’elle avait derrière elle, outre l’actuel et l’ancien président, outre Barack et Bill, outre Bush senior et Bush junior, Wall Street, la Silicon Valley, Hollywood, la finance et les paillettes, la puissante machine du Parti de l’âne, une bonne moitié des aparatchiks du Parti de l’éléphant et la quasi-totalité des médias. C’était joué. Elle a perdu.
                              Et si elle a perdu, ce n’est pas en dépit de ces soutiens. C’est à cause d’eux. Sa défaite est fondamentalement la leur. Traités en mineurs, en enfants indociles qui ne méritent, s’ils s’écartent du droit chemin que leur indiquent les sachants, les savants, les dominants, que le zéro pointé,  le bonnet d’âne et la mise au piquet, les gros bataillons des « ploucs », l’immense armée de ces « pauvres Blancs », de ces Américains de seconde  zone qu’elle a osé qualifier de « pitoyables » ont refusé de voter pour la représentante la plus symbolique de ceux qui ont été incapables d’assurer leur sécurité, de garantir leur identité, de faire revenir la prospérité, de ceux qui les ont abandonnés au grand vent de la crise, de ceux qui les ont privés de leur emploi, expulsés de leurs logements, dépouillés de leur dignité, de ceux qui leur ont fait le monde injuste, inégal, dérégulé et dangereux où on prétend les faire vivre et dont ils ne veulent plus.
                              Dans un réflexe pavlovien, les porte-parole de l’élite, qu’ils soient américains, qu’ils soient français, hélas  - mais ce sont bien les mêmes des deux côtés de l’Atlantique, ont comme d’habitude condamné des résultats qui n’étaient pas ceux qu’ils avaient annoncés, qui n’étaient pas ceux qu’ils souhaitaient, et qui, surtout, étaient de nature à ébranler leur hégémonie. Certains commentateurs, à qui la déconvenue a fait perdre la tête, sont allés jusqu’à remettre en cause le principe du suffrage universel et  en appeler de l’erreur des  « ploucs » à la correction par leurs représentants désavoués.
                              C’est s’exonérer à bon compte de la responsabilité que portent les uns et les autres. La déroute de Mme Clinton, c’est le rejet, c’est la défaite de ce que les Anglo-saxons appellent l’Establishment et que nous connaissons sous le nom de Système. Pour qui sonne le glas ? Pour les vieux partis de gouvernement, piliers vermoulus d’une société condamnée, pour les coauteurs et complices, depuis trois décennies, de nos divisions, de notre déclin, de notre décadence.
                              Pourquoi tant de piaillements, tant de cris d’orfraie, tant d’effroi, tant d’encouragements au désordre et à l’émeute  après qu’un grand peuple s’est exprimé, dans le calme, en toute régularité, conformément aux usages et aux règles de la démocratie ? Parce que l’événement a rappelé à ceux qui pouvaient en douter que, dans ce régime, le peuple, en effet, a entre les mains la seule arme, pacifique mais absolue, qui lui permet d’avoir le dernier mot et de renverser sans violence toutes les fausses idoles : son droit de vote. Impossible n’est pas plus américain que français. Faut-il rappeler qu’il y a dix-huit mois celui qui est désormais l’homme le plus puissant du monde était crédité de 1% des intentions de vote ? Tout est de nouveau possible.
                              L’avenir est entre nos mains. Il est ce que nous en ferons. Voici venir le temps des surprises et des outsiders.

Dominique Jamet

Vice-Président
Journaliste et écrivain, chroniqueur a Marianne, ancien directeur de la BNF

vendredi 11 novembre 2016

ANNIVERSAIRE DE L'ARMISTICE DU 11 NOVEMBRE 1918 A PONT-A-MOUSSON.

Les conseillers municipaux, Jean-Luc MANOURY et Nathalie REPUSSEAU étaient présents à cette cérémonie du souvenir.











mercredi 9 novembre 2016

DEBOUT LA FRANCE 54 A COLOMBEY LES DEUX EGLISES.


A l'occasion du 46ème anniversaire de la mort de Charles de Gaulle, des cadres, des élus et des adhérents de Debout la France 54 et leurs amis compagnons des départements du Grand Est, ont rendu hommage à l'ancien chef de la France libre, comme tous les ans à Colombey les Deux Eglises le mercredi 9 novembre 2016. Au programme, une messe commémorative, un dépôt de gerbe, un déjeuner convivial et la visite du Mémorial Charles de Gaulle et de la boiserie, demeure familiale des De GAULLE.