Vendredi
09
juin 2017
Debout la France dénonce le sabotage des élections législatives et alerte les Français sur l’état de la démocratie française
D’élections
en élections, les conditions d’organisation des scrutins en France se
dégradent depuis 2012, résultat malheureux de la combinaison de
l’obstruction bureaucratique d’une partie de l’administration française
d’un côté et de l’autre, l’incompétence de nouveaux prestataires privés
organisant les élections à la place des services de l’Etat.
Las, les élections législatives de 2017 atteignent
un point de rupture : le fonctionnement de notre démocratie n’est plus
dignement assuré.
Ces derniers jours de campagne font état de
révélations dans la presse qui ne font que confirmer ce que tous les
candidats, quels qu’ils soient, constatent et dénoncent sur le terrain.
Les accidents de diffusion des professions de foi
et des bulletins de vote par courrier aux électeurs ne relèvent ni plus
ni de moins que du sabotage. Documents manquants, confusion des
circonscriptions, remplacement des documents validés par des mauvais,
erreur de livraison aux mairies, « perte » de dizaines de milliers de
documents, « erreur » dans les quantités livrées... Les incidents
atteignent de telles proportions que les observateurs parlent d’annuler
les élections dans des départements entiers comme la Haute-Savoie.
Qui peut croire que l’Etat français n’est pas
capable d’envoyer correctement un courrier aux citoyens ? L’Etat est
tout à fait capable d’envoyer les feuilles d’imposition et les
contraventions, mais pas des bulletins de vote ?
Face aux nombreux incidents, beaucoup de
fonctionnaires intègres et courageux tentent de pallier les
insuffisances. Hélas, leurs efforts ne sont pas toujours suffisants,
résultat certaines préfectures et certains responsables du ministère
opposent un mur de silence et d’irresponsabilité : les services de
l’Etat renvoient la responsabilité aux prestataires, qui renvient
eux-mêmes aux préfectures, tous invoquent le « pas de chance », baladent
les candidats en jouant la montre… Bref, la bonne tenue des élections
n’intéresse visiblement plus personne.
Comble de l’irresponsabilité posée en système,
certaines préfectures refusent désormais de réparer leurs propres
erreurs (en livrant les bons bulletins de vote aux maries à temps par
exemple) et même de délivrer des attestations reconnaissant les erreurs
et les incidents qui permettraient de déposer des recours en bonne et
due forme. Vit-on dans une république bananière ?
On en vient à constater que cette mascarade
arrange en réalité une certaine partie de la bureaucratie française. Le
Ministère de l’intérieur et certaines préfectures ne cachent même pas à
leurs interlocuteurs, que ces échecs justifieraient le projet proposé
depuis des années par l’énarchie, mais toujours refusé par le Parlement,
de supprimer l’envoi aux lecteurs des professions de foi.
Faute d’obtenir gain de cause par le suffrage
universel, les bureaucrates tentent une fois encore de contourner la
démocratie, et ne se gênent plus pour la saboter afin de parvenir à leur
fin.
Autre scandale démocratique, l’obstruction des banques à l’ouverture des comptes bancaires de campagne.
L’ouverture par le mandataire financier d’un
compte bancaire dédié pour les dépenses électorales du candidat aux
législatives est une obligation légale ; son absence entraîne, à juste
titre, l’inéligibilité du candidat. Alors que la loi prévoit
expressément que les banques ne puissent refuser l’ouverture d’un
compte, ces dernières, tout groupe confondu, refusent d’appliquer les
textes et empêchent les candidats de disposer d’un compte en bonne et
due forme.
La situation est si grave que la Commission
Nationale des Comptes de Campagne, tout à fiat consciente du problème et
réactive (contrairement à d’autres institutions) a alerté la Banque de
France pour qu’elle rappelle à l’ordre les banques.
Pire encore, les banques refusent de produire un
refus écrit d’ouverture de compte, refus écrit qui permet de saisir la
banque de France qui oblige alors la banque récalcitrante à ouvrir un
compte.
Devant le chantage des banques, il a été accepté
que la façon de considérer les frais bancaires dans un compte de
campagne soit changée afin de facturer les clients, mais cela n’a pas
suffi et l’obstruction bancaire demeure.
Cependant, comment la situation de la démocratie
pourrait-elle bien se porter alors que la loi électorale est enfreinte
par le gouvernement lui-même ?
Alors que le code électoral interdit formellement,
et sans aucune exception possible, la communication des résultats
électoraux pour ne pas influencer les électeurs, le gouvernement a jugé
bon de divulguer les résultats du vote anticipé des Français de
l’étranger, très favorables à Emmanuel Macron et au gouvernement. Des
journalises courageux ont posé des questions au gouvernement, on attend
toujours des réponses, et surtout une réponse de la justice, que Debout
la France n’hésitera pas à saisir si les mesures élémentaires ne sont
pas prises.
Debout la France tient à dénoncer avec force et
précisions ces faits graves et agira en conséquence devant la justice.
Debout la France fera aussi des propositions législatives concrètes pour
rétablir le bon exercice de la démocratie en France.
Jean-Philippe Tanguy
Directeur de Campagne des Législatives Debout la France