Intervention
de Jean-Luc MANOURY Lors du Débat d’Orientation Budgétaire de la ville de
Pont-à-Mousson
Monsieur le
Maire, monsieur le rapporteur, chers collègues,
Le rapport du Débat d’Orientation Budgétaire préalable au
vote du budget primitif se déroule cette
année dans un contexte particulier celui de la révolte des gilets jaunes.
Une partie
du peuple français qui travaille
constate :
D’ abord une dégradation continue du pouvoir
d’achat.
Ensuite le sentiment de subir sans
être informé.
Enfin revendique d’être associé dans
les décisions qui sont prises.
C’est pourquoi j’ai mis ce soir une cravate jaune pour soutenir leur revendication de justice
sociale tout en condamnant la violence et les dégradations engendrées par ce
mouvement. Dans le DOB, on apprend que
le Centre Communal d’ Action Sociale de notre ville a apporté 300 aides
facultatives dans le domaine de l’alimentation, des fluides, du loyer pour 161
familles et une aide alimentaire pour 406 personnes, preuve
d’une dégradation du pouvoir d’achat pour les habitants de notre ville.
En revanche, élu de
droite, partisan de l’ordre républicain,
je refuse que 60000 ou 80000 personnes en France paralysent le pays chaque
semaine et nuisent à l’économie car comme le disait le général de GAULLE
« la réforme oui, la chienlit non ».
Ce mouvement de révolte doit être une
opportunité pour nous faire réfléchir et œuvrer pour le bien de notre ville.
Dans ce rapport, on apprend que dans la zone euro il y a une
baisse de la croissance, qu’en France on assiste à une reprise du chômage au
3ème trimestre 2018 s’élevant à 9,3% depuis août 2018 et beaucoup plus grave, à une remontée de l’inflation qui pèse sur le pouvoir
d’achat. Dans ce contexte on ne peut que se féliciter de la baisse de 2,5% de
chômeurs dans notre bassin de vie.
Dans ce rapport, on
apprend aussi que dans le cadre du schéma régional d’aménagement du
territoire (STRADT) notre ville va
signer une convention avec la région et
que nous obtiendrons des subventions pour réhabiliter
l’habitat le plus dégradé. Je
vous avais déjà interpellé à ce sujet et notamment pour la mise aux normes
énergétiques et surtout que
l’installation du Très Haut débit va être un élément déterminant pour le
développement économique, social et démocratique de notre ville couplé à
l’investissement de 1,8 millions € de la communauté de communes du bassin de
Pont-à-Mousson pour le déploiement de la fibre optique sur le ban communal.
Notre groupe a lu aussi avec intérêt que malgré les baisses de dotation en 2018,
la hausse des charges, notre capacité d’autofinancement de 2018 est proche de
2017 et que notre taux d’endettement s’élève à 783 € par habitant alors que la
moyenne des communes s’élève à 931€ par
habitant.
Il en va de même pour le ratio d’endettement pour une commune de plus de 10 000
habitants qui doit se trouver dans une
fourchette de 11 à 13 années et de moins de 5 années à Pont-à-Mousson.
Comme l’année dernière, je répète que la santé financière de notre
commune est saine, que les deniers publics sont bien gérés et que nous avons
par conséquent la possibilité de contracter un nouvel emprunt pour continuer à
investir.
Notre commune dans les compétences qui sont les siennes
défend donc bien la première revendication des gilets jaunes à savoir le pouvoir d’achat et citons par exemple la renégociation de la délégation
de service public « eau »
permettant une baisse de 0,23 cts du m3 et une non augmentation de la
taxe d’habitation.
Une partie du peuple français a le sentiment de subir sans
être informé ce qui signifie en clair qu’elle pointe un manque de
communication et sans esprit de
polémique citons une réunion publique du
plan local d’urbanisme ou l’audience était très faible, une conférence à la
mairie avec peu de participants ou les réunions du conseil municipal suivies
par un auditoire clairsemé faute
d’information en amont.
Le bulletin d’information municipal ne connait que deux éditions par année, il est
partiellement distribué et le dernier je ne l’ai pas reçu même dans ma boite à lettre de la mairie ou
personnelle et de plus il n’est pas en ligne sur le site officiel de la mairie.
Je conçois que le bulletin papier a un coût mais le numérique installé dans notre ville doit être un levier
d’échanges dans le cadre d’une
plateforme collaborative.
Par exemple, dans le
cadre de manifestation sur plusieurs jours dans notre ville pourquoi, ne pas
pour pallier à la faiblesse de l’hôtellerie en recensant la capacité
d’hébergement des particuliers volontaires et de de proposer des logements. A
titre d’information, la plateforme AirNb
a accueilli 130 000 personnes l’année dernière.
Pourquoi ne pas avoir une plateforme de covoiturage,
d’auto-partage pour faciliter la mobilité des mussipontains ?
Pourquoi ne pas avoir
une plateforme répertoriant l’activité culturelle et sportive de la
semaine ?
Le peuple veut de plus
en plus être associé aux décisions.
Il faut restaurer la confiance entre le politique et le citoyen.
Si je suis attaché à la démocratie représentative pour la mise en œuvre d’un projet, le respect des normes de
sécurité, il faut aussi tirer le
meilleur parti de pratiques sociales nouvelles. Faire participer, c’est
favoriser l’engagement. Entre les « gagnants » et les
« perdants » d’une décision, la concertation préalable permet son
acceptation par l’ensemble des parties, ce qui implique préalablement la transparence, l’égal accès à l’ensemble des
informations. Le terme de concertation c’est-à-dire étymologiquement s’entendre
pour agir de concert semble dorénavant le degré minimal de partage des
décisions attendu par les habitants.
Aussi je vous propose de
créer un poste de conseiller municipal délégué à la participation et à la
communication.
Si nous voulons mobiliser l’initiative individuelle, il faut
des espaces dédiés qui favorisent les interactions.
C’est pour cette raison que nous avons été depuis le début favorable à un espace de coworking dans l’ancien lycée Bardot.
Selon une étude de 2016 initiée par l’Agence France Entrepreneur 32% des moins de 30 ans et 31% des 30 – 49 ans
ont l’intention de créer une entreprise. Les Start-Up sont susceptibles si elles réussissent de constituer des pôles
d’animation sur les territoires mais parce qu’elles sont de petites structures. Il faut
accompagner les créateurs qui ne disposent pas de ressources
matérielles, relationnelles ou d’expertise juridique et mettre en place des
actions comme la mise en réseaux, l’accès aux marchés ou un modèle de
convention d’affaire.
L’installation du très haut débit peut aussi permettre à notre ville de s’appuyer sur une plateforme
en misant sur la finance participative sur un projet bien définit d’ordre économique ou culturel. Il s’agit d’utiliser l’épargne locale pour des projets
d’intérêts locaux.
Nous avons tous lu dans la presse les difficultés financières du festival des Notes et des
Toiles et pourquoi ne pas mettre en place une plateforme participative pour cet
événement. Opposé à la politique
d’Emmanuel MACRON et à son représentant dans le bassin mussipontain, je serai néanmoins
prêt à aider ce projet si une plateforme
participative existe.
A titre d’exemple pour financer une partie de l’acquisition
de la collection Montagnon, le musée de la faïence et des beaux-arts de Nevers lance une
opération de financement participatif 78 contributeurs apportent 11052 € et une
entreprise privée parraine l’opération en doublant le montant du financement.
Comme vous l’avez compris, notre commune est un espace habité
dont les habitants partagent une préoccupation commune, une identité culturelle
et historique. Il faut développer à l’échelle de notre ville, une véritable
culture de la concertation appropriée par tous et une communication composante
centrale de la vie civique
Monsieur le maire, même si je n’ai pas reçu le bulletin
municipal, je l’ai lu et comme vous l’avez dit : avancer c’est prendre le
temps de réussir ensemble. C’est donc à vos côtés que nous avancerons pour notre
ville et ses habitants.
Je vous remercie.