"Soyons fermes, purs et fidèles ; au bout de nos peines, il y a la plus grande gloire du monde, celle des hommes qui n'ont pas cédé." Charles de Gaulle.

jeudi 12 décembre 2013

Intervention de Jean-Luc MANOURY suite à la motion des groupes socialiste, communiste et vert sur la mise en place de la taxe poids lourds en Lorraine.

Monsieur le Président

Vous aimez le débat, nous aussi et je voudrai aborder le sujet de l’écotaxe sans lunette idéologique.
La hausse du prix des carburants est inéluctable et le baril de pétrole a vu son prix multiplié par cinq en une quinzaine d’année puisqu’il est passé de 20 dollars en 2000 à 100 dollars aujourd’hui.
La production mondiale tend à plafonner autour de 85 millions de barils par jour et les pétroles non conventionnels, sable bitumeux, gisement off-shore profonds exigent 10 fois plus d’investissement.
Par ailleurs la chine et l’Inde (2,5 milliards d’hommes)  entrent en force sur le marché et la chine produit chaque année 20 millions de voitures.
Dans ce contexte, l’écotaxe est issue d’un projet écologiquement cohérent en théorie, rebasculer  une part appréciable du transport du fret routier vers le mode ferroviaire ou fluvial.
Mais derrière cette idée qui peut apparaitre bonne, il y a la réalité d’une mesure faite sans concertation.
Avec l’écotaxe, les français ont sous les yeux une parfaite illustration de la collusion UMPS que dénonce le FN.
Si la genèse de cette usine à gaz se situe bien à Bruxelles avec la directive « euro vignette » adoptée en 2011, c’est la précédente majorité qui l’a imposée avec zèle dès le juillet 2010, lors du vote du Grenelle 2 de Jean-Louis BORLOO avec les voix de 314 députés UMP et centristes.
Et c’est tout à fait logiquement que les premiers portiques sont apparus dans les deux dernières années du quinquennat de Nicolas SARKOZY .
Le gouvernement socialiste n’a guère le choix : mécontenter Bruxelles et les entreprises  privées à qui il a sous-traité la collecte de cette nouvelle gabelle en l’occurrence la société ECOMOUV de Metz.
Marine LE PEN exige que toute la transparence soit faite sur ce contrat entre l’Etat et une société privée avec en filigrane un audit sur l’ensemble des partenariats public-privés.

 L’écotaxe dans l’état actuel doit être supprimée mais parce que je suis un écologiste de droite, j’estime qu’une réflexion doit être engagée. Par exemple pour les liaisons rurales pour les camions  qui collectent le lait dont le remplacement par des wagons est difficile à imaginer.
Aujourd’hui l’on parle  du train  mais notre principal handicap, c’est d’avoir détruit sous prétexte d’une concurrence totalement faussée entre deux tiers et les trois quart du réseau dont nous disposions à la fin des  années 20.
Il ne faudrait pas oublier  non plus le problème de la reconversion des dizaines de chauffeurs qui vont se retrouver sans emploi.
Pour l’instant la suspension de l’écotaxe est une avancée arrachée par la mobilisation populaire car elle laisse planer sur les transporteurs routiers, l’agriculture, l’agro-alimentaire et l’industrie une épée de Damoclès  anti économique et sociale.

Cette taxe est peut être justifiée mais dans l’état actuel le groupe FN en l’absence de lisibilité pour l’avenir s’abstiendra sur cette motion.