Jamet le dimanche ! - Les recruteurs
Publié par JCL le Dimanche 20 Septembre 2015
Jamet le dimanche !
Les recruteurs
Les recruteurs
Le 20 septembre
Dominique Jamet, vice-président de Debout la France depuis 2012
mais également journaliste depuis... toujours tient chaque semaine sur
le site de Debout la France une chronique où il commente très librement
l'actualité politique.
Un sondage… Pour la première fois un sondage donne
Marine Le Pen victorieuse au second tour des élections régionales de
décembre dans le Nord-Pas-de Calais. A l’autre bout de la France, Marion
Maréchal-Le Pen est placée par d’autres enquêtes d’opinion en tête des
intentions de vote pour Provence-Alpes-Côte d’Azur. Groupusculaire, puis
marginal, puis outsider, le Front national fait aujourd’hui figure de
favori dans deux régions. Pour commencer.
Un sondage… Il n’en a pas fallu plus pour que la peur se répande
comme une traînée de poudre sur les navires en perdition que sont
désormais les deux grands partis du système. Panique à bord des pédalos,
panique à bord des paquebots. Galère et naufrage en vue. Et tous, à
leur habitude, de se lancer dans la recherche des boucs émissaires. La
chasse aux sorcières est ouverte et elle a été tout de suite fructueuse,
Les responsables ont été trouvés, les suspects identifiés, les présumés
coupables dénoncés et traqués. Il n’est bruit, ces derniers jours, dans
les colonnes des médias comme il faut que des éditorialistes, des
écrivains, des philosophes, des économistes qui se seraient faits les
alliés objectifs ou conscients de l’extrême-droite : Eric Zemmour,
naturellement, mais aussi Alain Finkielkraut, Régis Debray, Michel
Houellebecq et, derniers en date, Jacques Sapir ou Michel Onfray.C’est confondre commodément le symptôme et la maladie. Si les intellectuels désertent en masse les rangs des partis qui se disent de gouvernement, ce ne sont pas eux qui trahissent, c’est qu’ils ont été trahis, comme nous tous.
Qui d’autre que Nicolas Sarkozy et que François Hollande, qui d’autre que l’UMP, désormais affublée de son faux nez « républicain », qui d’autre que ce P.S. mi-chèvre mi-chou mais intégralement boboïsé ont successivement étalé au pouvoir leur incapacité triomphante ? Qui a discrédité la démocratie en contournant puis en niant la volonté du peuple telle qu’elle s’était exprimée en 2005 ? Qui a dégoûté les électeurs de la politique en la réduisant à des jeux d’appareil, à des querelles de personnes, à des ambitions médiocres, à des conflits d’intérêt ? Qui a creusé le fossé entre le peuple et ses soi-disant représentants, si éloignés des difficultés, des problèmes et des angoisses de la vie quotidienne des citoyens ordinaires ? Qui a mis la France à la remorque des institutions internationales et des puissances étrangères ? Qui a mis la France à la ramasse ? Qui est resté sans réaction et qui nous a laissés sans défense face aux crises économique, sociale, monétaire, sécuritaire, identitaire qui se sont abattues sur nous ? Qui, fort de ses erreurs, de ses échecs, de ses reniements, prétend s’en faire un tremplin pour rester ou revenir aux affaires ? Qui a baissé les bras face à l’invasion pacifique des migrants et à la montée sanglante de la barbarie ? Qui, objectivement, a été depuis des années l’allié le plus précieux et le recruteur le plus efficace du Front national ? Qui est le plus mal placé pour se présenter comme un recours ou comme une alternance ?
A Debout la France, nous n’avons été et nous ne serons ni les fauteurs ni les complices de la démission, du déclin, de l’abandon érigé en principe, de la corruption généralisée. Nous n’avons pas avili la République, nous n’avons pas rabaissé la France. Dans la tempête qui menace, nous avons hissé haut le drapeau de la droiture et de l’honneur. C’est ce qui nous distingue des partis du système. Nous voulons la rupture, sans l’aventure. C’est ce qui fait de nous le véritable rempart contre la tentation des extrêmes.
Dominique Jamet
Vice-Président de Debout la France