Lundi
20
juin 2016
Lettre ouverte de Nicolas Dupont-Aignan aux policiers
Madame, Monsieur,
Alors que la police vient d'être violemment
touchée pour ce qu'elle incarne : la République, ses lois et ses
valeurs, que détestent tant nos ennemis, j'ai voulu vous écrire.
Aujourd’hui, comme des millions de Français, je suis écœuré et révolté.
Je pense à ces deux policiers massacrés et à ce petit garçon qui toute sa vie les pleurera.
Combien d’attentats, de massacres, faudra-t-il
supporter pour voir nos gouvernants, ou plus généralement notre pays,
réagir et se donner les moyens d’assurer la sécurité des Français ?
Quand comprendront-ils qu’on ne peut pas mener une
guerre à l’extérieur et maintenir un état de droit de temps de paix à
l’intérieur ?
Les réponses du Premier ministre et l’absence de
réaction solennelle du Président de la République suite à l’horreur de
Magnanville sont stupéfiantes, inquiétantes et irresponsables.
On nous explique qu’on ne peut rien faire de plus,
qu’il faut s’habituer à voir des innocents égorgés sur notre sol, qu’on
ne remettra pas en cause un « état de droit » qui serait soi-disant
d’un bloc ! Mais le rôle de l’Etat, sa mission première et essentielle,
est justement de protéger nos concitoyens et de gagner la guerre contre
les barbares qui veulent notre mort. Comment oublier que la protection
contre la violence, la préservation de la vie, est le socle même de tout
contrat social conclu pour mettre un terme à l’état de nature ?
Une guerre d’ailleurs que le gouvernement n’hésite pas, et il a raison, à mener au Mali ou en Syrie.
A situation exceptionnelle, il faut bien sûr des
mesures exceptionnelles pour adapter l’état de droit à la menace. Une
menace très clairement connue puisque après chaque attentat, on apprend
que les auteurs étaient fichés, souvent condamnés et plus ou moins
surveillés. Notre pays, 6ème puissance mondiale, ne se donne donc pas la
capacité de surveiller efficacement et concrètement quelques milliers
de fous furieux.
Bien sûr, face à une nébuleuse qui par définition
peut comprendre des cellules ou même des individus « dormants »
échappant aux écrans radar des autorités, il n’existera jamais de risque
zéro. En revanche, le devoir d’un chef d’Etat ou d’un gouvernement est
de prendre les mesures élémentaires pour prévenir au maximum ce que nous
avons déjà connu à plusieurs reprises depuis Charlie Hebdo, voire
Mohammed Merah ou Khaled Kelkal.
Il faut donc mettre en place une législation
d’exception qui permette de placer en rétention des individus bien
connus des services avant qu’ils ne passent à l’acte. Les étrangers
fichés S doivent être systématiquement expulsés. Les Français qui ont
déjà été condamnés et sont convaincus de connivence avec les milieux
radicaux ne doivent plus bénéficier de sursis et faire l’objet à la fin
de leur peine de mesures de sûreté. De même, ceux qui reviennent du
djihad nécessitent tout autant d’être mis dans l’incapacité de s’en
prendre à la société. Pour ces deux dernières catégories, des mesures de
relégation lointaine et longue sont la seule solution concrète
envisageable : ces individus malveillants sinon malfaisants doivent
ainsi être enfermés et éloignés durablement des bassins de population.
J’ai déjà évoqué par le passé, m’attirant les cris d’orfraie d’une
petite caste indifférente au malheur atroce des victimes, le recours à
une formule de type bagne et un éloignement vers les îles Kerguelen.
L’appareil judiciaire français est totalement
inadapté pour faire face à ce péril, l'un des plus redoutables
d’ailleurs que la France a eu jamais à affronter. Il faut donc rétablir
la Cour de Sûreté de l’Etat avec des procédures spécifiques.
Par ailleurs, il serait temps de faire des choix
en arrêtant de disperser nos forces de police et de gendarmerie sur des
missions moins prioritaires. Alors que nous sommes en guerre, que l’état
d’urgence s’applique, il est inacceptable de mettre en place des
fan-zones pour l’Euro 2016 qui doivent être surveillées par des milliers
de policiers et de gendarmes.
De même, il faut retrouver l'esprit des
Renseignements Généraux (RG) qui avaient le mérite d’irriguer tout le
territoire, constituant un irremplaçable tissu d’informateurs que la
politique totalement irresponsable de Nicolas Sarkozy a stupidement
taillé en pièces lors de la création de la DCRI ! La technologie ne peut
pas remplacer les hommes.
Enfin, je propose les mesures suivantes que je n’ai cessé de réclamer depuis des mois :
- Le rétablissement de la plénitude des contrôles à
nos frontières. - L’abrogation de la loi Taubira. - La déchéance de
nationalité pour les terroristes de nationalité française. - L’expulsion
des imams intégristes et des délinquants étrangers.
Le combat contre le terrorisme djihadiste sera
long et difficile. Raison de plus pour aller vite et fort. La main de
l'Etat ne doit plus trembler.
J’admire
votre dévouement au service de la Nation. Je veux qu’à nouveau les
gouvernements vous considèrent, comme vous devez l’être : les garants de
notre démocratie.
Vous pouvez compter sur mon soutien.
Bien fidèlement,
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la FranceCandidat à la présidence de la République