Le retour de l’économie administrée
En quelques
jours l’économie européenne dont celle de la France a changé de nature. On est
passé d’une économie de marché à une économie administrée.
En effet
depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le capitalisme fonctionne grâce au
moteur de la consommation de masse et la libre circulation de la monnaie. Ceci
justifie la financiarisation de l’économie qui permet aux entreprises et aux
ménages de « vivre au-dessus de leurs moyens ».
Des prêts
sont attribués par les banques pour moderniser les entreprises, permettre un
achat immobilier pour les ménages et des organismes de crédit octroient un prêt
à la consommation.
Il faut
toujours consommer plus même au détriment de l’écologie pour maintenir ce
système économique mais il suffit d’un grain de sable pour le fragiliser.
Aujourd’hui
le maintien de l’économie marchande avec la crise du coronavirus n’est plus
possible. Les entreprises n’ont plus aucune visibilité pour le court terme et
le long terme et les consommateurs réduisent leurs dépenses au strict
nécessaire comme l’alimentation avec parfois des réactions disproportionnées
comme le stockage alimentaire.
Force est de
constater que face à cette crise sanitaire c’est l’Etat protecteur si décrié par
les néo-libéraux qui est le seul capable de jouer un rôle d’amortisseur pour
éviter une crise économique.
En effet l’Etat
est obligé de se substituer au marché pour assurer les revenus des entreprises
et des ménages. En clair une immense partie des prestations monétaires qui sera
distribuée durant la crise ne sera pas adossée à une production de
marchandises.
L’Etat
prendra à son compte le renflouement des remboursements bancaires à hauteur de
300 milliards d’€ et un fond de solidarité viendra compenser le revenus des
indépendants et prendre en charge le chômage partiel dans les entreprises. 45
milliard d’ € est aussi prévu pour le report des charges des PME, TPE en
difficulté.
Ces dispositions sont coûteuses mais c’est le prix
à payer pour éviter la catastrophe économique et rebondir après cette crise.