Avec en filigrane une crise financière, économique, sociale et les affaires politico-financières, la défaite historique de l’UMP aux sénatoriales sonne le glas du Sarkozisme tout puissant.
Après une gifle aux élections régionales puis une claque aux cantonales c’est un véritable camouflet pour le parti présidentiel.
En Meurthe-et-Moselle le ministre Nadine MORANO pour ne pas perdre la face se félicite : « la droite reste majoritaire en Meurthe-et-Moselle et Jean-François HUSSON reste dans la famille UMP » alors qu’elle avait demandé sa suspension pour avoir constitué une liste dissidente au candidat officiel Philippe NACHBAR (36,22%) investi par les instances nationales.
Cette attitude a empêché à Rose-Marie FALQUE, conseillère générale de Baccarat et surtout présidente de l’association des maires de Meurthe-et-Moselle, représentante des communes rurales d’être élue.
A noter que 43 grands électeurs certainement du monde rural en votant Front National, ont voulu manifester leur mécontentement à cette réforme territoriale qui avantagera uniquement les villes et les grandes communautés de communes au détriment des petites communes rurales.
L’élection de Jean-François HUSSON (18,34%) c’est la victoire d’un homme qui a tiré son épingle du jeu (l’ambition est légitime en politique) mais c’est surtout la victoire d’André ROSSINOT qui tient ainsi sa revanche sur les dernières cantonales ou le parti radical valoisien dont il est le président d’honneur avait enregistré de nombreux échecs et un moyen de s’affranchir de l’UMP dominateur qu’il a désormais quitté.
Jean-François HUSSON au nom d’une prétendue indépendance et nouveauté, dans un habile partage des rôles, a su capter les voix des centristes et des élus ruraux comme président du SCOT Sud 54.
Jean François HUSSON c’est avant tout un élu de Nancy et un Vice-président de la Communauté Urbaine du Grand Nancy comme Philippe NACHBAR est un ancien adjoint au maire et Conseiller Général de Nancy.
En politique tout est question de rapport de force et cette élection sénatoriale en Meurthe-et-Moselle pointe deux perdants : la parité puis la ruralité qui sera peu défendue par la droite malgré les promesses de campagne mais aussi deux gagnants : Le Front National qui avec un déficit de grands électeurs poursuit son enracinement (2,20%) et surtout André ROSSINOT qui en prenant sa revanche a du s’inspirer du radical Henri QUEUILLE qui disait : « la politique ce n’est pas de résoudre les problèmes, c’est de faire taire ceux qui les posent »
Libre propos de Jean-Luc MANOURY
