Le Conseil d’administration de l’association des commerçants a jeté l’éponge. Des volontaires tenteront de renouer le dialogue avec la municipalité.
«Le maire prend-il en considération les inquiétudes des commerçants ? » C’est la question qui brûlait les lèvres des adhérents d’Atout Pont, venus en nombre, jeudi soir, à la Maison des Sociétés, assister à l’assemblée générale de l’association. La question est malheureusement restée sans réponse puisque Henry Lemoine, si prompt habituellement à prendre part aux autres rendez-vous associatifs mussipontains, a encore fait faux bond à Atout Pont.
Le maire a préféré, une fois n’est pas coutume, envoyer au « casse-pipe » son adjointe au commerce, Véronique Mornet. Un cadeau vraiment empoisonné pour l’élue, contrainte, de surcroît, de quitter les lieux avant la fin de l’assemblée pour raison familiale. Jean-Luc Haas a évidemment sauté sur l’occasion pour stigmatiser l’absence du maire contrastant avec la présence de Jean-Yves Le Déaut, député et vice-président du Conseil régional, Julien Vaillant, conseiller municipal et conseiller régional, Jean-Luc Manoury, conseiller régional, et Noël Guérard, conseiller général, venus manifester tout leur intérêt pour la situation commerciale de la ville. « Le maire se déballonne en permanence », commente courroucé, le président d’Atout Pont. « Tout le monde aurait bien voulu savoir pourquoi, depuis deux ans, l’association ne touche plus de subventions alors que le commerce est le premier employeur après l’Etat et contribue à dynamiser la cité… Par ailleurs, depuis 2010, plus aucune réunion n’a été organisée par la municipalité avec les commerçants, il est clair que le maire souhaite nous voir crever ». Des propos partagés par une assistance en proie à des inquiétudes réelles quant à son avenir. « Je suis installé depuis un an à Pont-à-Mousson », témoigne un commerçant, « et je suis effaré par la tristesse des animations commerciales organisées par la ville. On ne sent vraiment pas de politique volontariste en la matière, c’est très inquiétant ».
Un peu déboussolée, Véronique Mornet a courageusement fait face aux reproches sans apporter de réponses précises : « Ce n’est pas parce que les commerçants ne sont pas conviés aux réunions que les élus ne travaillent pas pour le commerce… De toute manière, on ne peut pas avoir de discussion, il y a manifestement un problème de dialogue entre la municipalité et votre association que je ne suis pas en mesure de régler maintenant. A mon avis, ça tient aux relations conflictuelles entre monsieur Haas et le maire ». Une chose est sûre, la suppression des subventions a mis à mal Atout Pont qui n’a pu organiser la Foire au Boeuf, notamment, et a terminé l’exercice 2011 en négatif : - 9 305 € (- 19 088 € en 2010).
Dans ces conditions, le Conseil d’administration, sous l’impulsion de Jean-Luc Haas, a décidé de ne pas se représenter et de mettre en sommeil l’association en attendant une assemblée générale extraordinaire programmée en octobre. La décision a été approuvée à l’unanimité par les adhérents, invités à se manifester pour prendre le relais. « J’accompagnerai tous ceux qui veulent prendre la suite », promet Jean-Luc Haas s’engageant à ne pas laisser tomber les actions en cours jusqu’au mois d’octobre ». Dans l’immédiat, sur invitation de Jean-Paul Lehmann, président des Vitrines de France, Jean-Yves Le Déaut, et Noël Guérard, prêts à jouer les « médiateurs », quatre commerçants se sont portés volontaires afin d’essayer de renouer le dialogue avec le maire. « La seule démarche qui est valable, c’est de travailler ensemble », insiste Jean-Paul Lehmann. « Si la situation n’évolue pas, je ne donne pas cher du commerce mussipontain dans les années à venir. Dans la quasi-totalité des villes, la municipalité aide les associations à dynamiser la vie commerciale ».
Jean-Christophe VINCENT (Est-Républicain du 7 Avril 2012)"
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