Le lundi 28 novembre 2011, au grand amphithéâtre de Sciences-Politique de Nancy, l'association France Israël, la Communauté Juive de Nancy et l'association Bnai Brith Jérusalem de Nancy ont organisé une conférence sur le thème de la désinformation avec Clément Weill Raynal rédacteur en chef adjoint de France 3 rédaction nationale.
Je m'y suis rendu parce que je caressais l'espoir que le thème abordé serait intéressant en pensant naïvement que l'on traiterait peut-être de la désinformation médiatique qui n'est parfois pas intentionnelle en particulier quand un journaliste ne vérifie pas ses sources.
J'imaginais que l'on allait par exemple aborder la création de fausse information avec l'exemple emblématique des « couveuses au Koweit » où un faux témoignage devant une commission du congrès des États-Unis a contribué à préparer l'opinion publique à une intervention militaire en Irak lors de la première guerre du Golfe ou la présence en Irak selon les américains « d'armes de destruction massive» afin de justifier la 2ème intervention contre Sadam HUSSEIN.
Nous aurions pu aussi aborder les médias traditionnels qui appartiennent à des groupes industriels ou qui sont proches d'un mouvement politique, soumis par conséquent à des pressions de la part de leurs propriétaires ou bien la course effrénée à l'audimat et la recherche du sensationnel conduisant parfois aux mensonges par omission et à la désinformation car le journaliste par définition trie l'information subjectivement.
Au lieu de cela, nous avons assisté à un exposé confus par un journaliste partial qui n'a traité que d'un seul problème le conflit Israélo-Palestinien. Ce journaliste engagé, pendant 2h20 n'a fait que défendre Israël qui serait en permanence victime de désinformation de la part de l'AFP selon la vulgate que le colon juif serait toujours l'agresseur et le palestinien l'agressé.
J'ai toujours défendu en ce qui me concerne une position équilibrée comme par exemple ma réaction sur mon blog le 31/12/2008 suite au raid israélien sur la bande de Gaza ou j'écrivais :
Comme le disait Machiavel « toute guerre est juste dès qu'elle est nécessaire » et comme beaucoup de français, j’ai été ému par l'opération militaire « plomb durci » sur la bande de Gaza où il y a eu 280 frappes aériennes, essentiellement sur les infrastructures du Hamas avec pour conséquence plus de 400 victimes ainsi que 1000 blessés. Le peuple palestinien a le droit légitime de défendre la terre de ses ancêtres comme l'état d'Israël de se défendre contre les attaques terroristes du Hamas. Rien n'est tout blanc, rien n'est tout noir. Le Hamas qui est une organisation terroriste prône dans sa charte la disparition de l’état d'Israël et pratique une stratégie de terreur contre les populations civiles israéliennes du sud du pays en envoyant régulièrement des roquettes contre les villages israéliens proches de la frontière et la minorité chrétienne à cause de la persécution musulmane fuit le territoire de Gaza vers la Cisjordanie avec l'arrivée du Hamas. Comme ancien militaire je considère que la riposte de l'état souverain israélien est légitime comme la riposte de l'état souverain de Russie dans l'agression du Caucase mais elle me semble néanmoins disproportionnée et ce sont les populations civiles qui subissent les dommages collatéraux.
Source : jl-manoury.blogspot.com
J'ai été par conséquent extrêmement déçu par le traitement manichéen de l'information, par un journaliste ayant des « lunettes idéologiques » et comme le disait le prince de Talleyrand-Périgord « tout ce qui est excessif est insignifiant ».
Présent au centre de l'hémicycle et ayant levé plusieurs fois la main afin d'apporter la contradiction, je n'ai pu m'exprimer car connu pour mon engagement politique le président de la communauté juive de Nancy, Alain LEFEBVRE, jouant le rôle du modérateur, en bon démocrate ne m'a jamais donné la parole.
Heureusement que quelques intervenants ont pu rétablir quelques vérités comme les 1500 morts de Gaza du côté palestinien opposés aux 20 morts du côté israélien.
Bref nous avons assisté au monologue d'un journaliste engagé qui pour lutter contre un antisémitisme supposé interdit que l'on émette une quelconque critique de la politique du gouvernement israélien allant jusqu'à monter une cabale contre le correspondant de France 2 à Jérusalem, Charles ENDERLIN.
En effet ce dernier avait en professionnel de l'information montré le petit Mohamed touché mortellement, par les balles israéliennes à Netzarim dans la bande de Gaza, en 2000, au début de la deuxième Intifada alors que son père était grièvement blessé et qu'il était blotti contre un mur derrière lui.
Monsieur Clément Weill-Raynal a été reconnu coupable le 29 avril 2011 de diffamation envers Jamal Al Dura, le père du petit garçon palestinien, Mohamed Al Dura, décédé le 30 septembre 2000 dans un échange de tirs dans la bande de Gaza. La mort de l'enfant, dans les bras de son père, filmé par Charles Enderlin, correspondant de France 2 à Jérusalem reflétait bien la réalité de l'événement. Pourtant. Clément Weill-Raynal se fait depuis le porte-voix de ceux qui affirment que cette mort brutale a été mise en scène.
Bref une illustration patente de la « désinformation journalistique » par un pseudo journaliste donnant une conférence sur le thème de la désinformation ?
Libre propos de Jean-Luc MANOURY
