Jacques
CHEREQUE : un syndicaliste indépendant !
Le jeudi 05 janvier 2017 en l’église Saint Sulpice de Paris
s’est déroulé les obsèques de François CHEREQUE
né à Nancy en 1953. Son père,
Jacques CHEREQUE, ancien ouvrier des aciéries de Pompey en Meurthe-et-Moselle,
longtemps permanent syndical, fut l’un des principaux responsables de la CFDT
au début des années 1980 avant d’être nommé en 1984 Préfet délégué pour le
redéploiement industriel en Lorraine sous le gouvernement ROCARD de François
MITTERRAND.
Dans un bel unanimisme, la classe politique honore
aujourd’hui la mémoire de celui qui fut secrétaire général de la CFDT entre
2002 et 2012 et qui, en 2003 avait validé la loi « FILLON sur les
retraites »
Si l’on doit respecter le deuil d’une famille qui a perdu
l’un des siens à 60 ans, on peut s’interroger sur l’indépendance syndicale en
France sans être taxé de populiste.
En effet, l’on entend souvent l’antienne selon laquelle la
CFDT serait indépendante des partis politiques et d’ailleurs François CHEREQUE
lorsqu’il avait des responsabilités syndicales répétait à l’envi qu’on ne le
verrait jamais assumer une fonction politique.
Il a pourtant était nommé le 3 janvier 2013, après la fin de
son mandat de secrétaire général de la CFDT, inspecteur général des affaires
sociales au statut de haut fonctionnaire sous le gouvernement AYRAULT de
François HOLLANDE. Rattaché à l’inspection générale des affaires sociales, l’un des corps administratif les plus prestigieux,
il a ainsi touché un salaire net de 7 257,55 € par mois (primes et indemnités
incluses).
Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, il a été chargé par
le gouvernement socialiste, en toute indépendance, du suivi du plan
gouvernemental de lutte contre la pauvreté. A l’époque quoi de mieux pour
évaluer la pertinence des aides dévolues aux 4,7 millions de français qui
vivent avec moins de 803 € par mois qu’un ancien syndicaliste.
Il deviendra aussi de 2013 à 2016, président de l’Agence du
Service Civique.
Il aura aussi avant sa mort présidé le Think Tank « progressiste »
TERRA NOVA proche du parti socialiste et
dont l’un des fondateurs de cette « boite à idées » du PS vient de
tomber à Londres pour pédophilie (1).
Tout en ayant une pensée émue pour la famille et en
respectant sa peine, l’on est en droit de s’interroger sur l’indépendance
syndicale de la CFDT. Par exemple en Lorraine, un autre ex-syndicaliste de la
CFDT de Florange après s’être battu en vain pour empêcher la fermeture des
hauts fourneaux appartenant à la société ARCELOR-MITTAL, deviendra député
européen socialiste avec une indemnité brute d’environ
8 000 € sans compter les
frais généraux afférents.
La république française est bien généreuse avec certains
dirigeants syndicaux défenseurs des salariés car selon l’adage, l’indépendance
n’a pas de prix.
Comme le disait Jean-Jacques ROUSSEAU dans son livre les
confessions (1723-1728) : « Tant que dure l’argent que j’ai dans ma
bourse, il assure mon indépendance »
Libre propos de Jean-Luc MANOURY
(1) Christophe BEJACH a été condamné le
14 décembre 2015 par un tribunal britannique à « 9 mois de prison
avec sursis pendant 2 ans pour un premier chef d’accusation d’offense sexuelle sur
enfant mineure et trois autres chef d’accusation pour possession de
photographies d’enfants indécentes » comme le révèle le site d’information
Boulevard Voltaire