"Soyons fermes, purs et fidèles ; au bout de nos peines, il y a la plus grande gloire du monde, celle des hommes qui n'ont pas cédé." Charles de Gaulle.

vendredi 6 janvier 2017



Jacques CHEREQUE : un syndicaliste indépendant !

Le jeudi 05 janvier 2017 en l’église Saint Sulpice de Paris s’est déroulé les obsèques de François CHEREQUE  né à Nancy en 1953. Son père,  Jacques CHEREQUE, ancien ouvrier des aciéries de Pompey en Meurthe-et-Moselle, longtemps permanent syndical, fut l’un des principaux responsables de la CFDT au début des années 1980 avant d’être nommé en 1984 Préfet délégué pour le redéploiement industriel en Lorraine sous le gouvernement ROCARD de François MITTERRAND.

Dans un bel unanimisme, la classe politique honore aujourd’hui la mémoire de celui qui fut secrétaire général de la CFDT entre 2002 et 2012 et qui, en 2003 avait validé la loi « FILLON sur les retraites »

Si l’on doit respecter le deuil d’une famille qui a perdu l’un des siens à 60 ans, on peut s’interroger sur l’indépendance syndicale en France sans être taxé de populiste.
En effet, l’on entend souvent l’antienne selon laquelle la CFDT serait indépendante des partis politiques et d’ailleurs François CHEREQUE lorsqu’il avait des responsabilités syndicales répétait à l’envi qu’on ne le verrait jamais assumer une fonction politique.

Il a pourtant était nommé le 3 janvier 2013, après la fin de son mandat de secrétaire général de la CFDT, inspecteur général des affaires sociales au statut de haut fonctionnaire sous le gouvernement AYRAULT de François HOLLANDE. Rattaché à l’inspection générale des affaires sociales,  l’un des corps administratif les plus prestigieux, il a ainsi touché un salaire net de 7 257,55 € par mois (primes et indemnités incluses).

Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, il a été chargé par le gouvernement socialiste, en toute indépendance, du suivi du plan gouvernemental de lutte contre la pauvreté. A l’époque quoi de mieux pour évaluer la pertinence des aides dévolues aux 4,7 millions de français qui vivent avec moins de 803 € par mois qu’un ancien syndicaliste.

Il deviendra aussi de 2013 à 2016, président de l’Agence du Service Civique.

Il aura aussi avant sa mort présidé le Think Tank « progressiste »  TERRA NOVA proche du parti socialiste et dont l’un des fondateurs de cette « boite à idées » du PS vient de tomber à Londres pour pédophilie (1).

Tout en ayant une pensée émue pour la famille et en respectant sa peine, l’on est en droit de s’interroger sur l’indépendance syndicale de la CFDT. Par exemple en Lorraine, un autre ex-syndicaliste de la CFDT de Florange après s’être battu en vain pour empêcher la fermeture des hauts fourneaux appartenant à la société ARCELOR-MITTAL, deviendra député européen socialiste avec une indemnité brute d’environ 
8 000 € sans compter les frais généraux afférents.

La république française est bien généreuse avec certains dirigeants syndicaux défenseurs des salariés car selon l’adage, l’indépendance n’a pas de prix.
Comme le disait Jean-Jacques ROUSSEAU dans son livre les confessions (1723-1728) : « Tant que dure l’argent que j’ai dans ma bourse, il assure mon indépendance »
                                                                           Libre propos de Jean-Luc MANOURY

(1) Christophe BEJACH a été condamné le 14 décembre 2015 par un tribunal britannique à «  9 mois de prison avec sursis pendant 2 ans pour un premier chef d’accusation d’offense sexuelle sur enfant mineure et trois autres chef d’accusation pour possession de photographies d’enfants indécentes » comme le révèle le site d’information Boulevard Voltaire