"Soyons fermes, purs et fidèles ; au bout de nos peines, il y a la plus grande gloire du monde, celle des hommes qui n'ont pas cédé." Charles de Gaulle.

mardi 3 novembre 2009

LA MER , LA TERRE ET LES MORTS


En vacances à Saint-Malo, j’ai profité de ce 1er novembre pluvieux pour me recueillir devant la tombe de l’écrivain Jean-François René de CHATEAUBRIAND, enterré sur l’île du Grand Bé face à la mer et son immensité. Dans ce lieu de calme et sérénité, battu par les vagues et le vent, nous avons conscience de la petitesse, de la fragilité de l’homme et du caractère éphémère de notre présence sur terre.

En cette fête de la Toussaint, et en ce jour des défunts qui va suivre, des millions de français déposeront dans les cimetières, sur les tombes, un bouquet de fleur pour honorer les disparus.
Emotion, ferveur, espérance et aussi nostalgie, tristesse, peine et chagrin…et voici l’éternelle interrogation sur la mort, la « grande faucheuse noire », l’Ankou des bretons. Pourquoi frappe- t’elle parfois si anormalement des jeunes à l’aube de la vie, des mamans qui laissent des orphelins. C’est le mystère de l’homme et de son destin qui nous interroge. Les réponses ne sont pas évidentes, elles relèvent de la foi ou de l’incroyance.

Ces deux journées sont souvent confondues dans l’esprit des gens bien qu’elles soient distinctes. La toussaint est la fête de tous les saints que l’Eglise a désignés comme tels et puis aussi celles des saints anonymes qui, à leur façon, ont pérégriné sur les chemins qui mènent à Dieu c'est-à-dire « la foule innombrable de ceux et celles qui ont été de vivants et lumineux témoins du christ ».
Le jour des morts c’est aussi l’évocation des êtres chers qui nous ont quittés, dans notre famille. C’est l’immense cortège de ceux qui nous ont précédés depuis la nuit des temps sur cette Terre, de ceux qui ont façonné notre pays avec la sueur, le labeur, le sacrifice, le sang et parfois les larmes et qui ont élaboré notre culture, nos mœurs et nos coutumes. Nous sommes les enfants bénéficiant de ce qu’ils nous ont transmis moralement, matériellement et que nous transmettrons, à notre tour, à nos descendants. Nationalistes français, c’est précisément parce que nous sommes des héritiers, respectueux de « la terre et des morts » en Lorraine comme en Bretagne que notre combat politique vise à préserver cette héritage dont nous ne sommes qu’un maillon.

Le souvenir que nous avons d’une personne décédée est toujours positif et nos sentiments à son égard évoluent. On ne voit plus ses défauts, ses faiblesses. On évoque surtout ce qui fait sa richesse, sa valeur, sa bonté, son intelligence, tout ce qu’elle a pu réussir dans sa vie. On ne voit plus que ses bons côtés. N’est ce pas en gommant ses imperfections qu’il se rapproche des saints reconnus officiellement ?

La proximité du jour des défunts et de la fête de tous les saints prend alors tout son sens, celui que nous n’osons pas toujours exprimer mais que nous espérons plus ou moins secrètement , celui de gagner « un petit coin de paradis ».

Jean-luc MANOURY