"Soyons fermes, purs et fidèles ; au bout de nos peines, il y a la plus grande gloire du monde, celle des hommes qui n'ont pas cédé." Charles de Gaulle.

mardi 3 novembre 2009

Intervention du 30/10/09 sur le centre d’enfouissement de résidus et de déchets radioactifs à Faible Activité et à Vie Longue.


Monsieur le Président,
Chers Collègues,

Etant actuellement à Saint-Malo et n’ayant pas le don d’ubiquité, c’est fort avantageusement que Nathalie PIGEOT, interviendra au nom de notre groupe sur le rapport concernant le centre d’enfouissement de résidus à faible activité et à vie longue.

La France a fait le choix du nucléaire lui permettant d’avoir une indépendance énergétique et une compétence mondiale reconnue dans ce domaine. 75% de l’électricité produite en France provient du nucléaire et CATTENOM, l’une des trois premières centrales de France, produit 8% de la production nationale en employant 1150 salariés. Notre excédent d’électricité est vendu à l’Allemagne.

Toute activité humaine, produit des déchets. Ainsi en France, les déchets ménagers représentent 360 kg par an et par habitant alors qu’environ 2kg de déchets radioactifs sont produits par an et par habitant.

Parce que les déchets émettent de la radioactivité et présentent des risques pour l’homme et l’environnement, ils doivent être gérés de manière spécifique en fonction de leur niveau de radioactivité et de leur durée de vie. Dans le rayonnement émis par les radionucléides on distingue d’une part 4 niveaux d’activités différentes : haute activité (HA), moyenne activité (MA), faible activité (FA) et très faible activité (TFA).

La classification des déchets repose d’autre part sur la période radioactive soit courte (inférieure ou égale à 31 ans) et ceux de période longue (supérieure à 31 ans).

Pour la sérénité du débat, les lorrains doivent savoir que fin 2007, les déchets faible activité vie longue (F.A.V.L) existant représentent :

- 7,2 % du volume total des déchets radioactifs.
- - de 0,0009 % de la radioactivité totale des déchets radioactifs français.

Actuellement, il y a 85.000 m3 de déchets F.A.V.L et l’inventaire national prévoit pour 2030 un stock de 151.871 m3.

Depuis les années 1970, nous avons accumulés des dizaines de millions de mètres cubes de déchets radioactifs et tout élu responsable doit se poser la question « les déchets sont là, qu’en faisons-nous ? ». Il faut donc aborder ce problème de l’enfouissement des F.A.V.L que l’A.N.D.R.A prévoit de stocker dans une couche d’argile à faible profondeur entre 15 et 200 mètre dans la sérénité et sans lunette idéologique déformante, en voulant faire peur aux lorrains pour en tirer un quelconque avantage électoral en mars 2010.

Tout le monde s’accorde à reconnaître qu’il est nécessaire d’avoir des centres de traitement et de stockage des ordures ménagères mais personne ne le veut dans sa commune.

Tout le monde s’accorde sur la nécessité de trouver un site de stockage pour les déchets à faible activité et à vie longue. Huit régions françaises sont géologiquement compatibles dont la Lorraine mais aucune région ne le veut sur son territoire.

Préférant l’expertise du terrain avec d’autres élus du groupe Front National, j’ai visité le laboratoire de recherche de Bure sur l’enfouissement des déchets radioactifs à haute activité et à vie longue (H.A.V.L) en couche argileuse et dans la même démarche de dialogue constructif, j’étais le seul Conseiller Régional d’opposition avec quelques élus de votre majorité à avoir participé au Comité Consultatif Citoyen du 22 avril 2009, organisé par notre collègue Philippe LECLERC, le représentant de José BOVE. Le débat était de grande qualité mais le représentant de l’ANDRA, au demeurant fort courageux, avait face à lui, le banc et l’arrière banc de 160 écologistes militants, des anti-nucléaires patentés, arborant pour certains, ostensiblement le tournesol de ralliement. Quelques maires s’étant porté candidats pour recevoir le centre d’enfouissement dans leur commune, se réfugièrent dans un mutisme prudent de peur d’être lynchés.

Aujourd’hui, monsieur le Président, vous nous demandez d’approuver la résolution relative à l’enfouissement des déchets radioactifs à faible activité et à vie longue.

Oui, nous vous approuvons lorsque vous écrivez que l’impact du centre de stockage de déchets radioactifs à faible activité ne saurait se limiter au seul territoire des communes, que l’état et l’ANDRA n’ont pas accompagné économiquement le laboratoire de Bure.

Oui en terme « d’image pour le territoire », comme membre du syndicat mixte du Parc Naturel Régional de Lorraine, j’ai voté contre.

Lorsque vous parlez de risque pour la santé et l’environnement, vous noircissez le tableau pour flatter l’électorat vert. Vous savez bien, monsieur le Président que la protection de l’homme et de l’environnement sont au cœur des processus industriels car c’est précisément un sujet sensible auprès de l’opinion publique et que les précautions sont prises !

Pour des raisons électoralistes, les 8 régions donneront certainement un avis défavorable mais après les élections régionales de mars 2010, un débat public sera organisé avec les communes volontaires pour accueillir ce centre d’enfouissement et au terme de ce processus, le gouvernement devra choisir un site.

Même si Daniel BEGUIN, devient le président de la région lorraine, il devra s’incliner devant le choix définitif de l’Etat.

Le groupe Front National s’abstiendra sur cette délibération.

Je vous remercie de votre attention.

Jean-Luc MANOURY, membre de la commission développement durable et environnement.