"Soyons fermes, purs et fidèles ; au bout de nos peines, il y a la plus grande gloire du monde, celle des hommes qui n'ont pas cédé." Charles de Gaulle.

dimanche 8 mars 2009

FORUM EUROPEEN DE NANCY : le Grain de sel !

Dans la perspective des prochaines élections au parlement européen, l’Association Française du Conseil des Communes et Régions d’Europe (A.F.C.C.R.E) dispense une sensibilisation européenne auprès des élus et des acteurs locaux et régionaux avec le soutien du Parlement européen C’est à ce titre que j’ai reçu une invitation pour participer à un forum Interrégional, le 06 mars 2009 au Conseil Général de Meurthe et Moselle à Nancy.

Le Forum s’est articulé en deux tables rondes : la première dédiée au Parlement européen ; la seconde consacrée à l’impact des politiques publiques européennes sur les territoires.

Deux députés européens invités participèrent à la première table ronde. Madame Catherine BOURSIER (P.S), maire-ajointe de Champey-sur-Moselle, Présidente du Pays de Val de Lorraine, Vice-présidente de la communauté de communes du Froidmont, élue députée européenne en mai 2008 suite à l’élection de Catherine HAZAN comme maire de Reims. Elle avait en septembre 2006 défrayé la chronique locale comme maire, en exerçant des pressions à l’encontre d’une restauratrice de sa commune afin qu’elle ne reçoive pas Marine LE PEN pour un déjeuner débat invoquant le risque d’un trouble à l’ordre public. Je l’avais à l’époque qualifié du terme de madame « BOURSIER-TINVILLE » en disant qu’elle en terme de démocratie elle était certainement plus croyante que pratiquante !

L’UMP était représenté par Véronique MATHIEU, élue député européen en 1999 sur la liste Chasse Pêche Nature et Tradition de SAINT-JOSSE mais qui aux élections de 2004 avait rangé son fusil au placard pour aller à la pêche aux voix sous l’étiquette UMP pour se faire réélire député car il faut bien vivre ! Lors de la première table ronde portant sur le thème : Le Parlement européen : la voix de la démocratie européenne, les deux élues du système après avoir vanté le rôle positif de l’Europe dans la protection des consommateurs regrettèrent le manque de lisibilité du député européen qui n’est pas connu par nos concitoyens, qui ne fait pas partie du protocole. Les français attendent selon eux une plus grande proximité de leur député, veulent être écouté et souhaitent que l’Europe interviennent pour juguler la crise économique. Bref la désaffection des citoyens serait la conséquence d’une mauvaise communication. Véronique MATHIEU jugea que le type de scrutin était mauvais et souhaita l’instauration d’un scrutin uninominal pour ce type d’élection.

Lors du débat avec la salle mettant présenté comme Vice-président du groupe Front National au Conseil Régional de Lorraine je fis part de mon étonnement car : « tous les groupes politiques n’étaient pas représentés et notamment Bruno GOLLNISCH, arrivé en 3ème position en 2004 , député européen depuis 1989 que j’avais eu hier au téléphone , s’étonnant de ne pas avoir reçu d’ invitation alors qu’il avait participé il y a un mois à un débat sur l’environnement à Dijon ».J’ai aussi précisé que « lui ne souffrait pas d’un déficit de notoriété comme député français au parlement européen et qu’il défendait une Europe des peuples en respectant l’ identité, les traditions, la souveraineté des européens » et que : « les Français ayant le sentiment de ne pas être écouté comme pour référendum sur la constitution du 29 mai 2005 , se réfugient massivement dans l’abstention » puis je conclus mon propos en précisant que nous ne voulions pas de cette Europe technocratique et je lu pour étayer mon propos le courrier d’un lecteur du républicain lorrain en date 02/03/09 qui : « se plaignait du fait que la commission de Bruxelles avait instauré une réglementation concernant la taille, la couleur, le nombre et la place des grains de sel sur le célèbre Bretzel et qui concluait son coup de gueule par la formule qu’ils arrêtent donc de nous prendre le chou…à Bruxelles » ce qui déclencha l’hilarité d’une partie de l’assemblée.
Madame Marie-Christine de SAINTE-ARAILLE , directrice du bureau d’information pour la France du Parlement européen en charge de l’organisation des débats omis bien entendu de me répondre sur le premier point et sur le second madame MATHIEU cita l’exemple de la directive sur l’eau présentée par sa collègue Marie-Noëlle LINNEMAN avec la nécessité de la mise au norme des fosses sceptiques et les insultes de maires ruraux vosgiens qu’elle avait du subir. Une personne dans le public aborda l’augmentation des prix avec le passage à l’Euro mais un technocrate à la tribune argua du fait que certes le prix de certaines denrées alimentaires avait bien augmenté à cause de la hausse des matières premières mais que le prix avait aussi baissé pour les ordinateurs et que grâce à l’Euro la crise financière avait été amortie.

Dans la seconde table ronde deux députés européens socialistes participèrent aux débats, madame TRAUTMANN, l’ancien maire de Strasbourg, une grande démocrate bien connue du Front National et Pierre PRIBETICH. Madame GRIESBECK, députée européenne MO.DEM et Conseillère Générale de Moselle devant participer aux débats était excusée.

Monsieur Pierre PRIBETICH, premier Vice-président du Grand Dijon, conseiller municipal de Dijon, délégué à l’urbanisme est devenu député européen en juin 2007 à cause de l’élection de monsieur Pierre MOSCOVICI et sa collègue TRAUTMANN condamnant aussi le mode de scrutin d’une « liste nationale régionalisée » vantèrent les bienfaits de l’Europe dans le financement de nombreux projets territoriaux.
Ayant demandé la parole, je tins à rappeler que : « la France contribue plus au budget européen qu’elle ne reçoit en échange »et le député de Dijon me répondit qu’il ne fallait pas voir le retour sur investissement à court terme mais qu’il fallait appliquer le principe de subsidiarité et de solidarité entre les citoyens européens et qu’une aide aux pays émergents allait ouvrir de nouveaux marchés favorables pour notre économie à long terme.

Bref je fus dans cette matinée le petit grain de sel, la seule opposition politique dans ce consensus européiste et lors de la pause, paradoxalement de nombreux élus sont venu me saluer sans ostracisme. Un membre du public qui se présenta à moi comme un européiste convaincu, président d’une association de jumelage, loua mon courage et de lui répondre que c’était tout simplement des convictions politiques.

Jean-Luc MANOURY