"Soyons fermes, purs et fidèles ; au bout de nos peines, il y a la plus grande gloire du monde, celle des hommes qui n'ont pas cédé." Charles de Gaulle.

dimanche 18 octobre 2009

En passant par la Lorraine

En passant par la Lorraine, deux fois en quinze jours, Nicolas Sarkozy a voulu enrayer sa chute dans les sondages face à une majorité perplexe et une opinion ne croyant plus en ses promesses.

La semaine qui vient de s’écouler fut riche en événements pour notre région. Le 15 octobre 2009, c’est avec surprise que les élus mosellans du territoire et les syndicats convoqués à la dernière minute, ont pu rencontrer, Nicolas SARKOZY à la mairie de Gandrange.

Le Président de la République mis à mal dans les sondages voulait par cette « visite éclair » redorer son blason et réparer l’affront fait à la Lorraine, en tentant de désamorcer une polémique.
En effet le 08 octobre de passage en lorraine pour 4 heures, il s’était rendu à Hambach sur le site de production de la smart, un véhicule adapté à la taille du Président puis à une table ronde à Woippy avec les élus lorrains (ici) en omettant de se rendre sur le site emblématique de Gandrange malgré la promesse d’y revenir.

Souvenons nous, le lendemain de son mariage avec Carla Bruni, le 4 février 2008, le jeune marié avait déclaré devant les ouvriers d’Arcelor-Mittal « la Lorraine comme lune de miel, il n’ y a pas mieux » ou bien encore « vous n’êtes pas seuls, on ne vous laissera pas tomber …. l’Etat est prêt à prendre en charge les investissements nécessaires pour maintenir l’aciérie en activité ».Ces paroles les Lorrains et surtout les ouvriers s’en souviennent !

Le site de Gandrange qui comptait 1100 ouvriers à cette époque, étant le symbole d’une Lorraine industrielle prospère, a fermé le 31 mars 2009 pour n’être désormais que le symbole de la désindustrialisation d’une Région et l’illustration du mensonge au plus haut niveau de l’Etat.
Face à une majorité parlementaire de plus en plus perplexe (taxe carbone, taxe professionnelle , affaire MITTERAND , adoubement du prince Jean SARKOSY à l’EPAD), une opposition socialo- communiste profitant de la situation de dégradation économique et une opinion de moins en moins satisfaite à cause d’un chômage en augmentation constante en Lorraine, Nicolas SARKOZY à tenté par cette visite en catimini ,de reprendre la main en jouant sur l’effet de surprise.
Il a ainsi évité tous mouvement sociaux mais les propositions suffiront-elles à calmer la colère légitime des lorrains ?

La seule nouveauté est l’annonce d’un contrat de 300 millions avec le groupe CORUS installé à Hayange-Nilvange près de Gandrange, seul usine sise sur notre territoire national en mesure de produire des rails qui n’est en fait que la concrétisation d’un projet des élus locaux. Le groupe anglais était près à investir 35 millions d’euros dans son usine à condition d’obtenir de Réseau Ferré de France (R.F.F), un contrat pour la construction de rails de 108 mètres de long. Même si l’on peut se satisfaire d’un tel contrat, cela n’a rien à voir avec le site de Gandrange.

L’ « hyper- président » à la mairie de Gandrange à aussi évoquer un investissement de 20 millions d’euros mais selon Edouard MARTIN, responsable C.F.D.T, d’Arcelor-Mittal dans une interview à Médiapart : « Dès l’été 2008, Nicolas SARKOZY, nous avait annoncé 10 milliards d’euros d’investissement de l’Etat et 10 millions d’Arcelor-Mittal. Ce sont ces mêmes 20 millions d’euros dont il a de nouveau parlé aujourd’hui …..Depuis un an et demi, on nous parle d’un centre de 120 apprentis, il en a reparlé aujourd’hui mais rien n’a débuté …. Pour le dossier Gandrange, il n’a strictement rien fait. » .

Le 16 octobre 2009, une première en Lorraine par le nombre et la détermination des manifestants. Ce sont près de 1700 tracteurs, venus des 4 départements lorrains qui perturbèrent le réseau routier lorrain et notamment l’A31 avant de converger dans la ville de Metz pour manifester les difficultés de l’agriculture lorraine qui représente en terme économique, 41 000 emplois induis.

Les ouvriers et les agriculteurs lorrains ayant voté massivement pour Nicolas
SARKOZY lui permettant d’obtenir 54,65% des voix au second tour de l’élection présidentielle en mai 2007, en Lorraine ont le sentiment d’avoir été trompé par le slogan « travailler plus pour gagner plus ».

La lune de miel est maintenant bien terminée avec les français et le divorce semble amorcé avec les lorrains et tout devient possible pour les nationaux si nous mobilisons les abstentionnistes qui seront nombreux aux élections régionales de mars 2010.

Jean-Luc MANOURY